Depuis maintenant deux ans, l'association Caban vient en aide aux femmes sans abri, leur permettant notamment de dormir chaque soir avec un toit sur la tête, à savoir le toit d'une chapelle.
Yami aime cuisiner, elle aime aussi aider les autres. Ce soir elle prépare un couscous. De quoi réchauffer les cœurs des 13 femmes sans abri venues poser leurs sacs à dos quelques jours, le temps de rebondir. C’est le 115, numéro vert des urgences sociales qui les a dirigées vers ce centre, ou plutôt cette chapelle, la chapelle Saint Jean, à Montpellier.
L’association Caban - Centre Action Bénévole Accueil de Nuit – y a ouvert ses portes il y a deux ans. Au cœur de cet espace sacré (seules deux messes y sont célébrées chaque année), des matelas à même le sol, quelques plaques de cuisson, et des tables. Deux à trois bénévoles se relaient chaque soir pour assurer l’intendance. La nourriture provient de la banque alimentaire.
Autour d’une même table, des Françaises mais aussi une Ukrainienne, une Togolaise, une Camerounaise, une Algérienne, une Nigérienne et une Espagnole … Des femmes qui fuient la misère de leur pays, des femmes violentées par leurs conjoints, des femmes rejetées par leurs familles, des femmes sans emploi et sans domicile…
Ici les hommes sont des bénévoles. Le premier est maraîcher, le deuxième est gardien de nuit. Les maris violents restent à la porte de la chapelle.
Les femmes hébergées doivent quitter les lieux le matin, après leur petit-déjeuner. Elles pourront revenir dès 19 heures.
"Ceux qui se trouvent à la rue ne doivent pas perdre espoir"
Caban ne leur permet pas seulement de manger à leur faim et de dormir en toute sécurité. L’association les aide à se relever :
"Quand on a toutes ses affaires à porter, quand on ne sait pas où les poser, où manger, où prendre une douche, où dormir surtout, ce n’est pas évident du tout. Notre but c’est qu’elles n’aient plus à se poser toutes ces questions, pour leur permettre dans la journée de faire leurs démarches", explique Thibault Caizergues, vice-président de l’association.
Stéphanie a ainsi réussi à rebondir. Elle a retrouvé un emploi, et un logement qu’elle occupera très bientôt. Son message est un message d’optimisme :
"Après toutes les galères qui me sont arrivées je repars du bon pied. Ceux qui se trouvent à la rue, et qui se trouvent plus bas que terre, ne doivent pas perdre espoir."
Il faut toujours avancer, avoir la tête haute.
Le reportage de Cybèle Plichart et François Jobard :
L'association Caban cherche des bénévoles
L'association Caban cherche des volontaires pour renforcer ses effectifs. Contactez Thibault Caizergues, le vice-président de l’association Caban, au 06 46 27 84 11.1124 places d’hébergement d’urgence sont proposées dans l’Hérault. Selon la préfecture, en saison hivernale, 70 % des demandes seraient satisfaites.