Témoignages. "Notre fille a été assassinée, notre vie bousillée" : le meurtrier présumé d'Amélie, tuée de 80 coups de couteau, pourrait ne pas être jugé

Publié le Écrit par Josette Sanna

Le 14 janvier 2022, Amélie Calas, 21 ans, et Caroline Fouquet, 25 ans, étaient sauvagement tuées par le compagnon de la première à Roujan près de Béziers dans l'Hérault. Jordan Garnier, le tueur présumé, doit comparaître jeudi 16 janvier 2025 pour savoir s'il est apte à être jugé devant les Assises.

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Unis dans la douleur. Et dans leur combat pour un procès. Magalie, Jérôme et Guillaume Calas, les parents et le frère d'Amélie. L'élève infirmière de 21 ans a été tuée de 80 coups de couteau par Jordan Garnier, son compagnon, le 14 janvier 2022 à Roujan près de Béziers dans l'Hérault. Caroline Fouquet, 25 ans, une voisine qui tentait de lui porter secours a elle aussi été sauvagement tuée par le jeune homme interné depuis en hôpital psychiatrique.

Apte ou pas à être jugé ?

S'agit-il d'un acte de démence ? Jordan Garnier, le jeune homme dépressif et gros consommateur de cannabis, doit comparaître jeudi 16 janvier 2025 devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Montpellier pour savoir s'il est apte à être jugé.

À la veille de l'audience, la famille d'Amélie, ravagée par la douleur, témoigne. Elle se bat pour que l'assassin présumé de la jeune femme comparaisse devant une cour d'assises.

Notre vie est bousillée car notre fille est partie depuis trois ans. Nous voulons qu'il y ait un procès. On n'a pas le droit d'assassiner des personnes qui vous aident.

Jérôme Calas, père d'Amélie

France 3 Occitanie

"S'il est jugé irresponsable, on l'enferme à vie et on n'en parle plus. S'il doit passer aux Assises, j'espère que le procès sera exemplaire. Il est très intelligent, avec les expertises et les contre-expertises, il peut se retrouver à mener une vie normale. Nous, nous n'en avons plus. Notre fille et la voisine n'ont plus de vie du tout."

Il se projette dans la vie future en disant qu'il sera joueur professionnel de jeux vidéo. Quand vous êtes le père, le frère ou la mère de quelqu'un qui a été assassiné de 80 coups de couteau, ce n'est pas entendable.

Jérôme Calas

"Je ne sais pas s'il est fou ou pas. Selon la première expertise, son discernement avait soi-disant été altéré quelques jours après les faits. Un an après et plusieurs rendez-vous avec son avocat, il est peut-être capable de réciter une leçon. En tant que père, c'est pour moi inacceptable que quelqu'un puisse se projeter dans l'avenir quand on a commis l'assassinat de deux jeunes femmes qui étaient là pour l'aider."

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Douleur, colère et incompréhension

Guillaume Calas, le frère d'Amélie, a tenu lui aussi à témoigner. Le jeune homme appréhende l'audience de jeudi "car on va entrer dans le dossier avec des détails qu’on préférerait oublier". Lui aussi attend un procès. "Depuis trois ans, mon sentiment n'a pas changé : beaucoup de colère, d'incompréhension. Beaucoup de douleur."

Je n'arrive pas à réaliser que ma sœur de 21 ans à l'époque puisse se retrouver sous une pierre tombale. Ce n'est pas le chemin de la vie.

Guillaume Calas, frère d'Amélie

France 3 Occitanie

"Je n'étais pas préparé à ce genre d'événement. Savoir que cette personne respire encore et puisse se projeter, ça me rend malade, poursuit Guillaume Calas. Quand on pense à l'atrocité des deux crimes, pour moi, c'est un coup de folie, pas une maladie."

Papa depuis peu, il s’interroge sur l’éducation de sa fille. "Je me demande si je vais réussir à la protéger", ajoute le jeune homme qui culpabilise depuis le drame de n'avoir pas été là pour protéger sa sœur.

Unis

Magalie Calas, la maman d'Amélie témoigne de sa douleur. "J'ai tout perdu il y a trois ans. Heureusement, il me reste un fils et une petite-fille. Pour nous la famille, c'était sacré.

Il avait dit qu'il préférait faire Noël chez nous plutôt que chez ses parents. 14 jours après il poignarde notre fille et sa voisine. Je suis meurtrie. J'espère que la justice sera à la hauteur... mais bon...

Magalie, mère d'Amélie

Elle aussi souhaite qu'il y ait un procès même si elle a perdu confiance en la justice. "En 2003, mes enfants ont subi des attouchements à l'école de Roujan. Nous les avions déplacés. Il n'y avait pas eu de sanctions contre l'enseignant".

Depuis trois ans, Magalie, Guillaume et Jérôme Calas font face tous les trois. Ensemble.   Ils seront présents à la première heure, jeudi à la cour d'appel de Montpellier.

Depuis le début, on est soudés. On se battra jusqu'au bout pour elle.

Magali Calas

Mère d'Amélie

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