655 logements doivent être construits sur des terres agricoles à Pézenas près de Béziers (Hérault). Le projet, hérité de l'ancienne municipalité, divise dans la commune.
C'est un projet lancé il y a plusieurs années. En bordure de Pézenas, dans le quartier Saint-Christol, 655 logements devraient voir le jour.
Depuis les années 1990, on parle d'urbaniser cette zone. Mais l'idée divise dans la commune.
Quand on sait que le climat va s'aggraver, qu'il y aura plus d'inondations, qu'elles seront plus violentes, on ne peut pas faire ce genre de choses
Patrick Delbac, coprésident du collectif "Pour un autre projet Saint-Christol à Pézenas"
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Sur une surface totale de 24 hectares, 13 seront dédiés à des espaces verts. Un lieu qui sera "écologique et pédagogique", selon Amaury Mellier, écologue, dont la mission est de limiter les impacts du projet sur l’environnement.
Mais le collectif "Pour un autre projet Saint-Christol à Pézenas" redoute l'urbanisation des terres agricoles. Deux hectares sont encore cultivés, le reste est en friche. Pour eux, c’est un poumon vert indispensable à la ville.
"Être écolo, c'est respecter ça. Voilà une terre qui absorbe l'eau quand il pleut. Une fois qu'elle sera artificialisée, elle ne le permettra plus, et donc va accroître les inondations", assure Patrick Delbac.
"Un vrai risque pour le centre-ville"
Mobilisé depuis l’enquête publique, le collectif ne cesse d’alerter les Piscénois. Tous défendent un projet alternatif axé sur la réhabilitation du centre-ville, plutôt que l'étalement urbain.
"Pézenas a construit 350 logements ces 15 dernières années, et dans le même temps, la population a stagné, voire régressé. Donc il n'y a aucun lien entre le fait de construire des logements et de faire venir des gens, détaille Franck Broutin, également membre du collectif. Par contre, avec ce projet, on étale la ville, et il y a un vrai risque que ce centre-ville devienne une carte postale pour touristes".
Les municipalités précédentes s’étaient engagées juridiquement et financièrement à la réalisation du projet. Le coût global est estimé aujourd’hui à 30 millions d'euros, sans compter les pénalités liées au retard.
Pour Armand Rivière, le maire de la commune, difficile de renoncer au projet. Selon lui, la ville aurait dû rembourser "4 à 5 millions de dettes".
Il fallait que j’assume mes responsabilités et que je fasse en sorte que ce projet ne vienne pas pénaliser la ville, que la dette soit honorée, que la ville ne s'embourbe pas dans des affaires judiciaires, et qu'elle puisse sortir de son image de belle endormie.
Armand Rivière, maire de Pézenas
L’enquête publique s’est prononcée, en octobre 2024, en faveur de la création de la ZAC Saint-Christol. La mairie prévoit de démarrer les travaux en 2025, sauf si les opposants réussissent à bloquer le projet.