Ce mardi aux Assises de l’Aude, s’est ouvert le deuxième jour du procès en appel de Charles Pujol. A la barre se sont succédés, l'accusé puis les rescapés de cette tuerie, les époux Amri.
Ce mardi s’est ouvert le deuxième jour du procès en appel de Charles Pujol aux assises de l’Aude. Il est accusé d'avoir tué deux voisins et blessé deux autres avec un pistolet automatique parce qu'ils faisaient trop de bruit. Les faits remontent au 1er décembre 2012 à Sète.
Selon l'expert psychiatrique, Charles Pujol n’était ce soir-là pas dans son état normal et souffrait d’une altération du discernement.
Puis cet après-midi, Mounir Amri, un des rescapés de cette tuerie a pris la parole :
Aujourd'hui, je suis invalide, j'ai perdu mon emploi, mais pourquoi je suis en vie ? Et pourquoi avez-vous fait ça Charles Pujol ? On ne méritait pas ça.
Dans son box l’accusé a écouté impassible Mounir Amri évoquer la nuit du drame. Lui dit ne pas comprendre ce qui lui a pris.
Pour son avocate, Iris Christol, il ne mérite pas une peine aussi lourde :
"Quelqu’un qui ne maîtrise pas ses actes ne doit pas être condamné de la même façon que quelqu’un qui est froid, déterminé, conscient."
Pour l’avocat de la partie civile, Me Jacques Martin, Charles Pujol a agi en conscience :
"Il s’est habillé, il a mis ses chaussures. Toutes ces choses qui témoignent de sa lucidité absolue. Tout le reste pour moi n’est que stratégie de défense. Selon moi, ça ne peut pas tromper les jurys."
Même si ce procès en appel est douloureux pour les proches des victimes, il est important : "Ce n’est pas effaçable, sa famille souffre. Je veux que l’on fasse notre deuil."
Au deuxième jour de ce procès en appel, une question est toujours en suspens, pourquoi cet homme fragile psychologiquement était en droit de posséder une arme chez lui.
Le verdict de ce procès en appel est attendu vendredi.
Rappel des faits
Charles Pujol, 54 ans, est rejugé depuis ce lundi 5 novembre pour assassinat et tentative d'assassinat après la mort de 2 voisins et les graves blessures infligées à 2 autres, la nuit du 1er décembre 2012 à Sète dans l'Hérault.
Lors de son procès devant la cour d'assises de l'Hérault en 2016, l'accusé avait expliqué les faits par son état second à cause des médicaments, il avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
Le résumé de cette deuxième journée avec Laurent Beaumel et Valérie Luxey.