Sète/Los Angeles, ce sont des échanges artistiques fructueux depuis les années 1980. Ils deviennent festival du 18 au 22 septembre. Une centaine d'œuvres de 28 artistes sétois et californiens s'affichent sur les murs de Sète et dans 5 lieux d'expositions, avant la Cité des Anges, en novembre.
Elles sont toutes deux bâties au bord de la mer, sous un soleil quasi permanent, et attirent les cinéastes depuis des décennies. Il était donc naturel que Sète et Los Angeles se retrouvent un jour pour célébrer ensemble les arts et les artistes autour d'un festival bien nommé : Sète/Los Angeles. Durant 5 jours, du 18 au 22 septembre, 14 artistes californiens créent et exposent dans l'île singulière. En retour, en novembre, 14 artistes créateurs sétois s'envoleront pour la Cité des Anges.
Créations, projections, expositions, concerts, lectures et dégustations
Au programme : des créations d’œuvres in-situ, comme sur les murs de la Pointe Courte, des vernissages dans des lieux d'exposition, des projections de films, des conférences, des performances, des concerts, des lectures et des dégustations culinaires.
A l'origine de cette idée : la cinéaste récemment décédée Agnès Varda, qui a grandi et tourné à Sète. Il était évident de l'immortaliser sur un mur de la Pointe Courte pour la peintre américaine Barbara Carrasco :
C'est pour honorer Agnès, son héritage et sa contribution au monde. C'est un petit hommage pour elle. Je pense que c'était une grande dame. Je sais pourquoi elle aimait cet endroit : parce que tout le monde est si proche, solidaire.
Des convergences artistiques
Ce mouvement de rapprochement entre artistes sétois et américains a été amorcé dans les années 1980, par les peintres du courant de la Figuration Libre Robert Combas et Hervé Di Rosa, comme le précise Sophie Dullin, la fondatrice de l'association Sète/Los Angeles qui porte le festival :
Ce mouvement, aux antipodes de l’art cérébral et abstrait des années 1970, prit le parti, la "liberté", de faire "figurer" toutes formes d’art, sans frontière de genre et d’origine géographique, sans hiérarchie de valeurs entre haute et sous-culture, sans distinction entre beaux-arts et arts appliqués. Ils puisent dans cette culture populaire, ce qu’on appelle parfois Outre-atlantique sub-culture, des sources d’inspiration appréciables par tout le monde, loin des références raffinées de l’art contemporain. Une attitude comparable caractérise la naissance de la scène artistique angelinos.
Une centaine d'œuvres et 5 lieux d'exposition
Un rapport toujours vivant, et un lien qui se retrouve dans une centaine d'œuvres, sur cinq lieux d'exposition. Pour Jean Denant, artiste sétois, ces deux villes devaient se rencontrer. Ce qu'il résume ironiquement :
On peut exister et avoir une vraie présence artistique en habitant des cités où l'oisiveté paraît être le premier des choix !
Un festival retour au cœur d'Hollywood
Les artistes californiens quitteront la France après la fin du festival, le 22 septembre. Ce sera ensuite au tour des Français de rejoindre les Etats-Unis pour exposer du 6 au 10 novembre à la Show Gallery et dans plusieurs lieux situés au croisement de Gardner Street et de Sunset boulevard, dans le quartier historique de Spaulding Square, au coeur d’Hollywood.
A Sète, les expositions seront visibles jusqu'au 15 octobre à l'ancien Cinéma Rio, à l'école des Beaux-Arts et au Centre Régional d'Art Contemporain (CRAC). Des rencontres avec des auteurs sont aussi organisées à la librairie L'Echappée Belle.