Dans quelques mois sera inauguré le nouveau terminal ferroviaire du port de Sète. Grâce à une technologie innovante, le but est de réduire la part de marchandises transportée par camions, nocifs pour les routes et le climat.
Une annonce pleine de promesses, qui a l'effet d'une - petite - révolution écologique pour l'Occitanie. Le plus grand port de la région a annoncé, pour septembre prochain, la mise en marche de son tout nouveau terminal ferroviaire.
Nouvelle technologie
Sur les 130 000 contenaires qui arrivent chaque année dans le port de Sète, seuls 10 % sont ensuite acheminés par voies ferrées ; le reste l'est par camion, direction Calais ou l'Europe du Nord. La faute à un système de déchargement des bateaux favorables aux camions, et très fastidieux pour les trains, comme l'explique le président du port de Sète, Philippe Malagola, dans ce reportage de nos équipes de France 3 Occitanie. "Une grande pince décharge les contenaires pour les poser sur les wagons, mais en plus d'être long, c'est impossible de le faire avec chaque chargement".
Le port, via sa filiale VIAA qui s'occupe du fret ferroviaire sur le site, s'est alors doté d'une nouvelle technologie, déjà mise en place sur le port du Boulou. Elle consiste à charger les wagons à l'horizontale par un système de plateformes pivotantes, compatibles avec chaque contenaires.
Augmenter le fret ferroviaire
Ainsi, le port de Sète espère multiplier par 4 le fret ferroviaire dans les années à suivre, et par là même augmenter son attractivité globale.
Cette technologie a coûté au port de Sète 13 millions d'euros, qui s'inscrivent dans les 20 millions qu'a coûtés le nouveau terminal.
Plus largement, le projet est la continuité de la politique de développement de fret ferroviaire voulue dans tout le pays depuis 2020. C'est le premier ministre d'alors, Jean Castex, qui avait impulsé cette volonté. Sète pourrait profiter de cette dynamique pour réaffirmer son statut de grand port de commerce, grâce à une hypothétique autoroute ferroviaire Sète-Calais, qui acheminerait des produits venus d'Asie et de Turquie dans tout le nord de l'Europe.
Réduire les nuisances et les émissions de CO2
Outre les enjeux économiques, l'augmentation du fret ferroviaire aurait un autre effet immédiat : la baisse du trafic des poids lourds sur l'autoroute A9. Moins d'embouteillages, moins de dégradations et moins de pollutions : "La circulation de camions lourds est une dégradation dont il est pertinent de se passer" ponctue Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie en charge des transports.
Selon les prévisions, il pourrait y avoir 30 000 camions de moins par an sur les routes d'Occitanie.