L’installation de 25 caméras ne convainc pas tous les habitants de Saint-Martin-de-Londres dans l'Hérault. La petite commune pourrait devenir l'une des plus surveillées de France.
Installer la vidéoprotection dans le village, une promesse de campagne du maire actuel, Gérard Brunel qui commence à faire du bruit aujourd’hui. Les habitants ont découvert l’avancée du projet dans le journal municipal de la commune en décembre dernier. Les opposants au projet viennent de lancer une pétition contre le projet et demandent son retrait.
La sécurité est mise en avant par le maire de Saint-Martin-de-Londres. Gérard Brunel est formel, les cambriolages se multiplient dans la commune.
Les gendarmes de notre canton Saint-Mathieu-Tréviers traitent entre un et deux cambriolages par jour. Aujourd’hui, on doit protéger les personnes, il ne faut pas attendre un drame.
Gérard BrunelMaire de la commune
Un argument qui ne convainc pas les opposants au projet. La commune de 2700 habitants pourrait se doter à terme de 25 caméras, ce qui représente une caméra pour 108 personnes. Cette surveillance est selon les opposants « une intrusion dans nos vies privées ».
Proportionnellement, nous deviendrons une des villes de France, les plus équipées, alors que les faits de délinquance ne sont pas démontrés. Il n'y a pas de sentiment d'insécurité dans la commune. Ce sont des mesures urbaines et non adapté à notre village.
Fred MembriniLanceur d'alerte
Pour l’instant, le maire de la commune n’a pas tranché sur le nombre exact de caméras qui seront installées. Au départ, il compte en poser à l’entrée et aux points stratégiques du village. D’après l’élu, il n’y aura personne derrière les écrans et les vidéos pourront servir au cas par cas pour des enquêtes de gendarmerie.
La commune a lancé le marché public et pour l’instant il est question d’un investissement de 316 000 euros TTC étalé sur quatre ans, pour l’installation des 25 cameras.
La commune a la capacité financière pour assurer la protection des personnes. Elle ne s’endette pas. Et pourra bénéficier d’une subvention de l’état à la hauteur de 40%. Donc le reste à charge n’est pas énorme.
Gérard BrunelMaire de la commune
Un coût exorbitant dont la commune pourrait se passer d’après les opposants au projet. Ils refusent de payer pour « de l’insécurité non reconnue » et souhaitent tout mettre en œuvre pour l'abandon du projet.
Dépenser de l’argent public de la sorte est inutile. On est dans une période compliqué ! Cet argent pourrait être déployé ailleurs, notamment dans des actions sociales (préventive et éducative).
Fred NembriniLanceur d'alerte
Les opposants au projet ont créé un collectif informel. Leur pétition en ligne rassemble 211 signatures à ce jour. Ils demandent au maire l’organisation d’une réunion d’information publique sur le sujet.