Une mère accusée d'avoir empoisonné son fils de neuf ans en lui administrant un antidépresseur puissant, provoquant son hospitalisation à plusieurs reprises, a été condamnée à Cahors à 24 mois de prison avec sursis.
Une mère accusée d'avoir empoisonné son fils de neuf ans en lui administrant un antidépresseur puissant, provoquant son hospitalisation à plusieurs reprises, a été condamnée à Cahors à 24 mois de prison avec sursis. Le tribunal correctionnel a assorti la peine d'une mise à l'épreuve de trois ans et d'une obligation de soins. Cette femme de 45 ans a également été condamnée à placer 10.000 euros sur un compte bloqué destinés à l'enfant.
La prévenue, une mère de cinq enfants habitant à Pradines, au nord-ouest de Cahors, était accusée d'avoir fait avaler à son fils des médicaments, et en particulier l'antidépresseur qui lui avait été prescrit, le Laroxyl. Entre mars et août 2012, l'enfant, le petit dernier de la famille, alors âgé de neuf ans, avait été hospitalisé à 10 reprises pour des malaises et des vomissements. L'école où il était scolarisé s'interrogeait sur ses somnolences chroniques. En août 2012, le garçon était tombé dans le coma et avait été hospitalisé à Toulouse, où l'équipe médicale avait décelé l'empoisonnement au Laroxyl.
A l'audience, l'avocate représentant les intérêts de l'enfant, qui vit depuis dans une famille d'accueil, avait évoqué un syndrome de Münchhausen par procuration, c'est-à-dire une pathologie mentale qui se caractérise par le fait, pour un adulte, de provoquer des symptômes chez l'enfant dont il a la charge dans le but d'obtenir de l'attention. "L'enfant a été victime de l'amour de sa mère, victime elle-même du syndrome de Münchhausen par procuration", a dit Me Linda Tabart. La mère a démenti avoir voulu empoisonner son fils.
L'audience a laissé en suspens de nombreuses questions, et en particulier n'a pas permis d'éclaircir comment les médicaments étaient administrés. Le parquet avait demandé 30 mois de prison avec sursis à l'encontre de la prévenue.