Pour marquer leur indignation face aux propos d'un agent de l'Office français de la biodiversité (OFB), qui les avait comparé à des "dealers", les agriculteurs ont organisé une opération devant les locaux de la police de l’environnement à Mende, en Lozère.
Sur France Inter, mercredi 15 janvier 2025, un agent de l'OFB, membre du SNAPE-FO (Syndicat national des personnels de l'environnement - Force ouvrière), a déclaré : "J’ai le sentiment que ce que veulent les agriculteurs, c’est ne plus nous voir dans leurs exploitations. C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités." Ces propos ont suscité une vive réaction chez les agriculteurs, bien que le directeur de l’OFB, Olivier Thibault, s’en soit rapidement désolidarisé.
Comparer des agriculteurs à des dealers.. On pensait avoir tout vu en termes d’humiliation du monde agricole, mais cet agent de l’ofb arrive encore à nous surprendre.
— Céline Imart (@CelineImart) January 15, 2025
France Inter, malheureusement, ne nous surprend toujours pas sur le choix de ses invités. pic.twitter.com/iEmah3QJrC
Mépris pour le monde paysan
En Lozère, pour exprimer leur mécontentement, les agriculteurs ont organisé une action symbolique devant le bâtiment de l’OFB à Mende. Ils ont déposé du fumier et installé des banderoles revendicatives. "Occupez-vous des dealers, nous, on s’occupe de la biodiversité ", pouvait-on lire notamment. Cet acte est revendiqué par les Jeunes agriculteurs (JA) et la FDSEA de Lozère.
Ce sont des propos honteux et inqualifiables qui traduisent la pensée de l’OFB. Il faut que l’organisme assume la pensée de ses agents. C’est du mépris pour les agriculteurs !
Hervé Boudon, président des JA Lozère
Demande de désarmement de l’OFB
L’OFB compte 3 000 agents, dont 2 000 sur le terrain. Parmi eux, 1 700 inspecteurs de l'environnement disposent de pouvoirs de police administrative et judiciaire. Ils sont équipés d’une arme de service lors des contrôles, ce que dénonce le syndicat des Jeunes agriculteurs de Lozère. "Leur sécurité n’est pas en danger. On n’est pas des dealers, ils ne rentrent pas dans des cités, mais dans des fermes", précise Hervé Boudon, président des JA 48.
En attendant de résoudre cette question sensible, la ministre de l’Agriculture a demandé aux agents de la police de l’environnement d’adopter une plus grande discrétion quant au port de leurs armes lors des contrôles.