Les Przewalski, derniers chevaux sauvages de la planète, menacés : l'association qui œuvre à leur sauvegarde est en sursis

Depuis plus de trente ans, l’association Takh travaille à préserver la race des chevaux de Przewalski en Lozère. Ces cousins de nos chevaux domestiques, tout droit venus de la Préhistoire, avaient presque disparu de la surface de la Terre. Ils ont été réintroduits avec succès mais le projet pourrait s’arrêter, l’association fermer ses portes.

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Un désert suspendu dans le ciel. À perte de vue, l’immense steppe du causse Méjean s’étire à plus de 1000 mètres d’altitude au nord du Mont Aigoual. Un lieu rude et inhospitalier, sauf pour ses rares occupants. "Là, on a un groupe. C'est une famille, c'est le groupe de Lou Ravi, donc c’est l'étalon qui est tout à droite !"

Disparu à l'état naturel en 1969

Lou Ravi et sa famille sont des chevaux de Przewalski, originaires de Mongolie. Il s’agit des derniers chevaux sauvages de la planète et il en reste seulement une poignée dans le monde. "Ils ont même disparu à l'état naturel en 1969, avec le dernier qui a été vu en Mongolie", explique Florian Drouard, responsable échanges internationaux de l’association Takh.

À la fin du 19e, début 20e siècle, il en restait à peu près 200 dans des zoos (...) La population des zoos est descendue à 40 individus après la Deuxième Guerre mondiale.

Florian Drouard

"C'était un étalon solitaire, célibataire. Sauf qu'à la fin du 19e, début 20e siècle, il y avait eu des captures organisées, donc il en restait à peu près 200 dans des zoos, sachant que la population des zoos était descendue à 40 individus après la deuxième guerre mondiale. Et de ces 40, il n'y en a que 9 qui se sont reproduits. Pour une espèce sauvage, c’est assez consanguin, c’est-à-dire qu'ils descendent tous de 13 individus."

À l'état sauvage

L’association Takh œuvre à la préservation de l'animal. Les chevaux sont ici en semi-liberté pour réapprendre à vivre à l’état sauvage et un jour pouvoir rejoindre les steppes mongoles.

Ils ne sont, par exemple, ni nourris, ni soignés. "On les laisse vraiment se gérer. Même pour l'accès à l'eau, ils ont un seul point d'eau sur leur enclos et ils se sont adaptés. Ils savent casser la glace avec leurs propres sabots. Ils sont même capables de se faire eux-mêmes des cataplasmes ou de changer leur alimentation en cas de problèmes dentaires", détaille Pauline Joinnault, chargée de mission de l'association Takh.

Risques de fermeture 

Ce travail de réintroduction est un succès. Il a notamment permis la reconstitution d’un troupeau d’une centaine d’individus en Mongolie. Mais il pourrait s’achever brutalement : le mécène de l’association s’est retiré. 

Dans l’urgence, Takh a lancé un appel aux dons. "Cet appel aux dons pourrait au moins nous permettre de retomber sur nos pattes et survivre jusqu'à la fin de l'année. Et de trouver d'autres solutions. Le risque de fermeture de l'association n'est pas à négliger, c'est une possibilité bien réelle", alerte Pauline. 

Dans le cas d’une fermeture, la dernière option consisterait à transporter le troupeau vers une autre réserve située dans le centre de l’Espagne, et ainsi voir disparaître définitivement les chevaux de Przewalski du Causse Méjean.

Écrit avec Sébastien Banus. 

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