Avec la canicule de cet été, les stocks de fourrage sont au plus bas. Les éleveurs sont donc contraints de puiser dans leurs réserves et souvent d’acheter de la paille. Mais les prix flambent et mettent les exploitations de la Lozère sous pression financière. Exemple à La Fage-Saint-Julien.
C'est l'heure de la distribution de paille... Un geste routinier pour Frédéric Valette, éleveur d’Aubrac, à La Fage-Saint-Julien, en Lozère, mais un geste particulièrement coûteux cette année.
La paille en saison normale, on l’achète 80 euros la tonne et une année comme celle-là, on l’a touché à 100 euros la tonne, ce qui fait quand même un surcoût qui est de l’ordre de 800 euros le semi-remorque. On achète 4 semi-remorques par an donc ça représente une perte sur mon exploitation qui est de l’ordre de 3.000 euros" explique Frédéric Valette - Éleveur d’Aubrac.
En attendant, la livraison des semi-remorques, l’éleveur puise dans sa production. Elle représente habituellement 1/3 de ses besoins mais après deux étés sans pluie, les stocks s’amenuisent.
"Chaque année, cette grange est pleine. Mais ce qu’il faut savoir c’est qu’il y a une deuxième grange qui est destinée à abriter la paille et pour la première année depuis que je me suis installé en 2005, tout mon fourrage tient dans une seule".
Dehors, seul le troupeau de génisses résiste encore grâce à l’apport de foin. Les autres bêtes, Frédéric Valette a dû se résoudre à les rentrer à l'étable car il n'y a plus d'herbe. Les prés sont entièrement brûlés et ne peuvet plus les nourrir.
La sécheresse a touché la quasi-totalité du pays et aussi l'Europe ce qui fait flamber les prix de la paille.
“Déjà les rendements ont été faibles un peu partout en France, donc forcément avec l’offre et la demande... les prix augmentent. Et puis surtout le gros problème, c'est la concurrence des pays du nord de l’Europe notamment les Pays-Bas, ils viennent nous acheter de la paille pour mettre dans leurs méthaniseurs. Les Allemands viennent aussi et ils achètent de la paille pour mettre dans leurs grosses chaudières pour se chauffer avec” Elodie Joubert - vice-présidente des JA 48.
La Lozère souhaite demander la reconnaissance du statut de calamité agricole, ce que le Cantal voisin a déjà fait. S'il est reconnu, ce sera la deuxième année consécutive.