Quinze personnes se sont noyées en mer, en rivière ou sur des plans d'eau depuis vendredi dernier. Au total, 91 personnes se sont noyées depuis début juillet, dont 37 sur le littoral atlantique et de la Méditerranée.
Le ministère de l'Intérieur a lancé dimanche un nouvel appel "à la plus grande prudence et au sens des responsabilités de chacun".
Dimanche, à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), une femme de 80 ans s'est noyée alors qu'elle nageait à une vingtaine de mètres du rivage, vraisemblablement victime d'un malaise. Elle n'a pu être ranimée par les sauveteurs.
10 morts dans l'Hérault
L'Hérault, prisé pour ses stations balnéaires, paie un lourd tribut, avec 10 accidents mortels en un mois. Pour la seule journée du 28 juillet, sept hommes, âgés de 42 à 73 ans, avaient été emportés par une forte houle dans le département, alors que les drapeaux rouge ou orange étaient hissés.
Laurent Sagnimorte, chef de secteur de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) sur trois communes du département, ne cache pas "sa colère" face à l'attitude de certains. "Il faut choisir les baignades surveillées, quand le drapeau est hissé en haut du mât", dit-il, rappelant que 80 % des noyades ont lieu en dehors des zones ou des horaires de surveillance.
"Les gens ont l'impression qu'on leur vole leurs vacances, ils ne sont pas conscients des risques", affirme Eric-Daniel Delbourg, responsable des maîtres-nageurs sauveurs CRS sur l'Hérault, qui a comptabilisé huit infractions depuis le début de la saison, et aucune pour non-respect des consignes de sécurité en cas de drapeau rouge.
Vers une verbalisation des baigneurs récalcitrants ?
Face aux vacanciers qui refusent de sortir de l'eau lorsque le drapeau rouge est bien en vue, le préfet Pierre Bousquet de Florian a invité les treize maires des communes du littoral à verbaliser les imprudents par une contravention de 11 à 33 euros, en vertu de leurs pouvoirs de police.
Pour Frédéric Loiseau, directeur de cabinet du préfet, cette possibilité permet de faire face "aux gens les plus récalcitrants, de répondre à des situations extrêmes, comme le week-end dernier où des sauveteurs ont été pris à partie".
La ministre du Tourisme, Sylvia Pinel, n'a pas écarté une verbalisation des personnes qui font fi d'un drapeau rouge flottant sur leur lieu de baignade, alors que quinze personnes se sont noyées en mer, en rivière ou sur des plans d'eau depuis vendredi en France.
"Il faut qu'il y ait beaucoup plus de prise en considération de la responsabilité des parents et de l'ensemble des personnes qui vont à l'eau alors que les drapeaux sont rouges", a commenté la ministre sur RTL. Interrogée sur l'opportunité de verbaliser ceux qui ne respectaient pas ces mises en garde, Mme Pinel a répondu: "Cela peut passer par là mais je souhaite surtout qu'il y ait une prise de conscience collective".
Selon elle, il s'agit d''une responsabilité collective. Chacun doit prendre conscience que c'est un comportement dangereux quand on ne respecte pas les règles de sécurité". "Il n'est pas normal que les vacances se transforment en drame, en désastre dans des familles qui resteront meurtries par de telles noyades".
En 2012, 497 personnes se sont noyées entre le 1er juin et le 30 septembre, selon l'Institut de veille sanitaire.
Un Français sur cinq ne sait pas nager (28% des femmes et 14% des hommes), d'après les chiffres du Baromètre Santé 2010 de l'Inpes.