A Vingrau, dans les Pyrénées-Orientales, un opérateur de téléphonie a décidé d'implanter une antenne-relais sans avoir concerté les habitants d'un hameau tout proche qui pourrait être impacté. L'affaire a été portée devant les tribunaux.
Depuis le 21 octobre dernier, les travaux d'une antenne-relais vont bon train à Vingrau. Au grand dam des habitants du hameau tout proche, atterrés lorsqu'ils ont appris que la mairie avait donné son accord pour l'implantation de cette antenne de 30 mètre de haut.
Corinne et Jacki, dont le gîte se trouve à 500 mètres ont mobilisé les riverains et lancé une pétition .
" On est tous attaché à notre hameau, à notre cadre de vie. On est venu habiter ici pour ce cadre de vie. Là, il va être gâché sans aucune concertation des habitants, " explique Corinne Pinecki, membre du collectif.
" Vous voyez le cirque devant vous, avec une antenne plantée au milieu. Est-ce que c'est l'image que l'on veut donner du village ? " interroge Claude Flammia, un riverain.
" Nous sommes vignerons et nous accueillons des gens dans notre gîte à 200m d'ici pour des activités oenotouristiques. Nous sommes assez mal à l'aise d'avoir une antenne de 30 m de haut à côté de notre gîte pour parler nature, plaisir et bien-être, " conclut Mathieu Collé, un autre riverain.
Devant la justice
Le maire de Vingrau, qui soutient désormais les habitants, ne peux plus légalement faire marche arrière.
" La loi ne nous permet pas, lorsque l'on a accepté une déclaration préalable, de la retirer. Nous avons voulu négocier un nouvel emplacement avec la société Orange et elle n'a pas voulu faire cette démarche avec nous pour trouver un nouvel emplacement, " explique Philippe Camps, maire de Vingrau.
Réunis en collectif, les habitants ont déposé un référé au tribunal administratif de Montpellier.
" L'idée, c'est de stopper les travaux, sachant qu'à partir du moment où on a demandé le référé à travers notre avocat, 48 h plus tard Orange a fait déclencher le début des travaux. Et depuis une semaine, ils travaillent d'arrache-pied jusqu'à la nuit , " détaille Jacki Malec, membre du collectif.
Meilleur couverture téléphonique ou respect d'un site naturel ? Le tribunal tranchera ce vendredi.