Une étude menée par les services de l'Etat chez 52 apiculteurs des Pyrénées-Orientales et de l'Ariège ne permet pas de dégager un seul facteur de surmortalité des essaims. Les apiculteurs, eux, continuent de pointer du doigt l'usage des produits chimiques en agriculture. L'enquête se poursuit.
Alors que les pesticides étaient principalement mis en cause, une étude menée par les services de l'Etat chez des apiculteurs des Pyrénées-Orientales, de l'Ariège et dans des élevages proches des ruches n'a pas permis de conclure à une "origine commune et unifactorielle" de la surmortalité des abeilles.
Une enquête auprès de 77 apiculteurs
Les investigations ont été menées chez 52 apiculteurs, parmi les 58 ayant déclaré des pertes de cheptel, ainsi que dans 25 élevages situés à proximité des ruchers touchés, a indiqué la préfecture des Pyrénées-Orientales. Selon la responsable de la Direction Départementale de la Protection de la Population, Chantal Berton, "cette enquête a permis de mettre en évidence, à l'état de traces, la présence d'agents pathogènes et de substances chimiques connues pour des usages divers: utilisation phytosanitaire, usage sanitaire et biocide en élevage, usage apicole".
Non pas un mais plusieurs facteurs de surmortalité
En clair, il n'y a pas une seule et unique origine à la surmortalité des abeilles, mais une multiplicité de facteurs. Un protocole de surveillance a toutefois été mis en place afin de poursuivre l'étude. Des ruchers-tests seront ainsi sélectionés dans des zones ciblées, dess Pyrénées et les Alpes, dès cet hiver et sur deux saisons. L'hiver dernier, plus de 5.000 ruches ont été déclarées comme mortes dans les Pyrénées-Orientales et l'Ariège, selon le Collectif des Apiculteurs Sinistrés des Pyrénées-Orientales.
Il faudrait un million d'euros pour relancer la filière
Jean-Philippe Antoine, le porte-parole de ce collectif, s'est félicité que "les experts aient enfin reconnu la présence de pesticides" dans les ruches. Il estime toutefois que "les experts noient le poisson en essayant de minimiser" l'impact des pesticides. Il regrette également "qu'aucune aide
financière supplémentaire" n'ait été proposée. Le collectif estime à un million d'euros la somme nécessaire pour relancer la filière dans les Pyrénées-Orientales.