250 km de sentier littoral entre la France et l'Espagne, ce projet colossal porté par des passionnés de marche borde la Méditerranée

C'est un défi un peu "fou" lancé par l'association catalane "Camí de Mar" : réhabiliter les 250 km de sentier littoral entre la Costa Brava et la Côte Vermeille d'ici 2040. Un projet transfrontalier de grande envergure qui veut connecter un peu plus les deux territoires tout en veillant à la préservation des paysages et de la biodiversité.

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La Côte Vermeille et la Costa Brava, au nord de la Catalogne, réunies par un sentier littoral. Objectif : resserrer un peu plus les liens entre les deux territoires et aussi promouvoir un tourisme saisonnier et durable. Il s'agit d'un itinéraire de 250 kilomètres entre la plage du Racou à Argelès-sur-Mer et Malgrat de Mar dans le Maresme, au nord de Barcelone.

Le projet est colossal mais pas de quoi effrayer l'association catalane "Camí de Mar", à l'origine de la proposition qui a déjà reçu l'approbation de plusieurs maires de la zone concernée. Des édiles qui se joignent à l'association pour demander auprès des autorités compétentes des deux pays de faire de cette route une réalité.

Une idée née lors d’une randonnée

C'est au cours d'une randonnée que l'idée a germé dans l'esprit d'Eduard Bonmatí Lladó, ingénieur routier et de Josep Lluís Martínez Masferrer, géographe et historien. Tous deux sont passionnés de marche explique la télévision catalane 3Cat et c'est après avoir parcouru toute la partie praticable du littoral entre Malgrat et Arelès qu'ils ont établi le diagnostic sur l'état des sentiers de ronde.

Des tronçons en mauvais état

Sur les 250 kilomètres qui longent la côte escarpée entre Malgrat de Mar et Argelers, 155 kilomètres de sentiers pédestres sont considérés en très bon état. Sur 62 kilomètres, le chemin est en mauvais état. Certaines municipalités, conscientes de l'enjeu voire parfois des risques, sont déjà en train de le réparer.

Quant aux 33 kilomètres restants, on peut dire que le chemin est carrément inexistant. Sur la carte ci-dessous on peut voir en vert les points où se trouvent des sentiers de ronde. Si le tronçon n'est pas peint, cela signifie soit que le sentier est en mauvais état, soit qu'il n'existe pas.

Sur les 250km de tracés entre Argelès-sur-Mer et Malgrat de Mar, 155km sont en bon état, 62km à réparer et 33 inexistants. © "Camí de Mar"

Le long de la Méditerranée

Dans ses déclarations à Catalunya Ràdio, l'association "Camí de Mar" explique que "le problème est que la route est bloquée en 85 points sur la Costa Brava et 1 sur la Côte Vermeille". Des discontinuités qui empêchent de parcourir les 250 kilomètres de côtes sans avoir à quitter la mer des yeux. Car c'est bien là tout l'attrait touristique de ce parcours.

Chemin de ronde à Palafrugell sur la Costa Brava © ARTHUR F. SELBACH / PICTURE ALLIANCE

S'inspirer du chemin de Compostelle

Le projet de l'association catalane "Camí de Mar" cherche à capter le tourisme de randonnée. En s'inspirant des chemins de Saint-Jacques, le parcours de 250km a été divisé en 21 étapes, qui ont été pensées pour être parcourues le matin entre 8h et 14h. Et pour profiter de l'après-midi, un itinéraire culturel "à l'intérieur des terres" a également été réfléchi.

Pour que ce projet de sentier puisse être concrétisé, celui-ci nécessite le soutien des municipalités et administrations des deux territoires concernés. Le point le plus critique étant de créer ou recréer les 33km manquants. L'association est bien consciente que cela ne se fera pas du jour au lendemain mais se fixe l'objectif de 2040 pour concrétiser son projet.

Projet de l'association "Camí de Mar" qui souhaite réhabiliter 250km de sentiers sur le littoral catalan, © Association "Camí de Mar"

Les chemins de ronde, c'était quoi à l'origine ?

Les chemins de ronde de la côte rocheuse étaient à l'origine des routes qui permettaient de signaler la présence de pirates et de corsaires. Jalonnés de tours et arpentés par des gardes et des sentinelles, ces chemins seront plus tard empruntés par les contrebandiers ainsi que les douaniers avant de devenir des sentiers touristiques que l'on connaît aujourd'hui, très appréciés des randonneurs. 

 

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