Des chercheurs catalans testent des solutions pour réduire l’impact du plastique dans la pollution marine. Parmi ces solutions, du plastique d'origine animale et végétale mis en test au laboratoire de Banyuls-sur-mer.
Pendant 6 mois, à bord de la goelette scientifique Tara, deux catalans ont parcouru 9 des plus grands fleuves européens pour traquer les plastiques. Ils en ont fait un constat, 10% des plastiques produits sont rejetés en mer, soit 8 millions de tonnes par an. Ces plastiques sont rejetés essentiellement sous forme de petits morceaux qui s’infiltrent partout, y compris dans la chaîne alimentaire.
Rester positif
De retour à Banyuls-sur-mer, ces deux chercheurs étudient ces micro-plastiques et cherchent des solutions pour réduire leur impact sur l'environnement :
Nous scientifiques, nous sommes un peu comme des lanceurs d’alertes. Et quand nous sommes sur le terrain c’est assez catastrophique les quantités de plastique que l’on voit. Maintenant, on veut rester positif car des solutions existent aujourd’hui. Il faut à la fois que ce soit les industriels, les consommateurs mais aussi les scientifiques qui travaillent ensemble. L’objectif de cette société est de faire avancer la connaissance scientifique pour qu’elle puisse être transportée vers les industriels, nous explique Jean-François Ghiglione, le Directeur de recherches CNRS et consultant de la société "Plastic@Sea".
Du plastique d’origine animale ou végétale ?
Anne-Leïla a créée l’entreprise Plastic at sea, les industriels s’adressent à elle afin de tester de nouveaux plastiques biodégradables, en tout cas beaucoup moins nocifs pour l’environnement.
On va proposer d’autres formes de plastiques qui existent qui peuvent être bio-sourcée qui ou alors d’origine animale ou végétale. Des plastiques issus de bactéries, d’algues ou du sucre de cannes. On va les tester, et les utiliser et on testera aussi le produit final en termes de biodégradabilité mais aussi de toxicité.
- Anne-Leïla Meistertzheim, Présidente société "Plastic@sea"
Et pour ces tests, l’entreprise Plastic at sea est implanté au cœur du laboratoire de Banyuls-sur-Mer. Ici, ils peuvent tester les plastiques dans des aquariums qui reproduisent les différents milieux marins.
Avoir un accès à la mer, à l’eau de mer, aux organismes marins sur site dans ces conditions-là c’est assez exceptionnel, nous dit Pascal Romans, le responsable service aquariologie de l'Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-mer.
Un partenariat public-privé qui pourrait contribuer à la création de plastiques du futur beaucoup moins traumatisant pour les océans.
Le reportage de Marc Tamon et Philippe Georget