"Des barreaux aux poteaux", c'est le nom d'un projet unique en France mené par l'Usap. Joueurs et entraîneurs de l'équipe catalane de rugby se sont rendus tous les mercredis pendant deux mois à la prison de Perpignan. Ils ont accompagné les détenus dans le cadre d'une réinsertion professionnelle.
Un ballon, pour un rebond que tous espèrent favorable. Durant deux mois, détenus de la prison de Perpignan, surveillants, joueurs et entraîneurs de l'USAP se sont mélangés. Un projet unique en France pensé pour limiter, éviter toute récidive.
On les prépare à cette sortie par la construction des outils habituels que sont le CV ou redéfinir le projet professionnel et on utilise le volet sport pour réapprendre les savoir-être attendus en entreprise.
Régis Peyronnet, responsable Usap formation en charge du projet
Et l'entraîneur poursuit en expliquant que l'USAP continuera d'accompagner les participants à leur sortie de prison grâce aux partenariats établis par le club de rugby catalan avec plus de 500 entreprises. "On sera à même de les diriger vers des chefs d'entreprise sensibles à leur parcours et à ce projet".
Grâce à eux, j'ai réussi à me faire un réseau pour le travail. C'est un coup de pouce.
Sébastien, détenu à la prison de Perpignan
Pour faire partie de ce programme, les détenus doivent être originaires de Perpignan, proches de la sortie ou condamnés à de courtes peines. Au-delà du projet de réinsertion, "Des barreaux aux poteaux", c'est aussi une histoire de cœur et de rencontre. Les détenus ont même eu la surprise d'échanger quelques balles avec Théo Forner et Jean-Pascal Barraque, deux champions olympiques de rugby à sept.
On rencontre les joueurs, on voit les médailles. Il n'y a pas de mots. C'est humain.
Ronald, détenu à la prison de Perpignan
Saisir l'occasion qui lui est donnée de "repartir sur de bonnes bases", Ronald se sent reconnaissant de ce temps partagé avec les membres de l'USAP, "un nouveau départ pour ne surtout pas revenir ici".
Je ne connais pas leur vécu, leur passé. Ils n'ont peut être pas eu les mêmes repères que nous. Une seconde chance, c'est bien.
Jean-Pascal Barraque, joueur de l'USAP et champion olympique de rugby à 7
L'implication de surveillants du centre pénitentiaire vient conforter l'aspect humain du projet. "Des barreaux aux poteaux", tout un symbole pour une opération qui devrait être renouvelée dans le courant de cette année 2025.
Écrit avec Marc Tamon.