Face aux polémiques, le festival musical les Déferlantes renonce à déménager de Céret à Perpignan. Plusieurs artistes avaient annoncé vouloir annuler leur concert dans une ville tenue par un élu du Rassemblement national. Le lieu envisagé pour le prochain festival n'est pas encore connu.
Après quatre jours de rebondissements et de polémiques, l'organisation des Déferlantes annonce renoncer à son déménagement à Perpignan. Pour l'heure, Frontera Production ne dit pas encore où aura lieu l'édition 2023.
Après l'édition de l'an dernier à Céret qui n'a pu se reconduire faute d 'accord entre l'organisation et le maire de la commune, le festival était censé déménager sur le parking du parc des expos de Perpignan pour des questions de sécurité et de stationnement selon les organisateurs. Il doit se dérouler du 6 au 9 juillet.
Une décision qu'ont immédiatement contesté plusieurs artistes. Le groupe Indochine dès samedi 7 janvier sur les réseaux sociaux, en menaçant d'annuler sa venue : "Hier soir, le maire RN de Perpignan a tweeté qu’il était heureux d’accueillir le Festival Les Déferlantes. Nous demandons expressément à la direction des Déferlantes de déplacer ce festival dans un autre lieu, faute de quoi, nous annulerons notre venue."
Et ce mardi 10 janvier au matin, c'était au tour de Louise Attaque de s'interroger à son tour quant à sa participation au festival Les Déferlantes .
"C’est un festival que nous connaissons bien et que nous aimons. Initialement prévu sur la commune de Céret, il a été déplacé sur la commune de Perpignan par les organisateurs, sans que nous ayons été concertés. Le maire RN de la ville de Perpignan s’en est aussitôt félicité à travers un tweet".
Ne souhaitant cautionner ni la méthode du fait accompli, ni la possible récupération du festival par la mairie, nous demandons aussi à la direction des Déferlantes de faire tout son possible afin de trouver un autre lieu.
Louise Attaque
"Un lieu qui corresponde aux attentes de tous : organisateurs, artistes et festivaliers. En l’état actuel des choses et dans ce contexte précis, nous ne souhaitons pas participer à cet évènement ", prévient le groupe sur sa page Facebook.
"Pas d'artiste, pas de festival"
A croire que les organisateurs de Frontera Production ont entendu le vent des artistes se lever sur le Rassemblement national et renonce donc à amener 100 000 festivaliers en 4 jours dans la ville de Louis Aliot.
"Comme vous le savez, pas d'artiste, pas de festival", explique le communiqué de presse des organisateurs. "Une fois le nouveau lieu connu et annoncé, nous ouvrirons une procédure de remboursement pour celles et ceux qui le souhaitent."
"Nous nous mettons dès à présent en quête d'un nouveau lieu pour que le festival puisse se tenir dans le département des Pyrénées-Orientales aux dates prévues", indique Frontera Production.
En fin de journée, la mairie de Perpignan a réagi dans un communiqué. Le maire RN de la ville, Louis Aliot, dit prendre acte de la décision. Il dénonce "le chantage et le sectarisme" qui, selon lui, "auront eu raison de l’intérêt culturel, économique et touristique de notre territoire". Louis Aliot poursuit : "cette belle manifestation méritait mieux que des pressions inqualifiables et antidémocratiques qui pénalisent en premier lieu les citoyens dans leur diversité et le public. Nonobstant ces marques d’intolérance de quelques privilégiés du showbiz, Perpignan continuera à défendre le monde de la culture, son pluralisme et son indépendance."