Le Refuge de Perpignan, ouvert depuis deux ans, accueille en permanence des jeunes homosexuels rejetés par leur famille ou la société. Hébergement, écoute et médiation, le travail de l'association ne connaît pas de répit, preuve que l'homophobie n'est pas encore éradiquée.
Un local discret et un personnel à l'écoute. Le Refuge de Perpignan héberge en ce moment 4 jeunes en rupture avec leur famille ou en galère. Leur point commun : ils sont homosexuels et rejetés par leur famille ou leur environnement.
Recrudescence de l'homophobie?
On croyait l'homosexualité admise et la tolérance généralisée. A en croire les militants de l'association, non seulement les mentalités sont longues à évoluer, mais on assisterait même à une montée de l'intolérance depuis le débat du mariage pour tous. L'homophobie est encore bien présente, pire, elle est revendiquée ouvertement par certains. Preuve en est la pérennité de cette structure chargée de protéger les victimes contre ceux qui n'acceptent pas la différence.
Rupture familiale
C'est souvent au sein de la cellule familiale que les jeunes homosexuels sont rejetés. Certains n'osent pas faire leur "coming out" et ceux qui l'osent doivent souvent affronter des préjugés ou un véritable rejet de leurs parents. Le Refuge est alors la bouée de sauvetage pour ne pas se retrouver à la rue et pour retrouver un peu d'estime et d'écoute extérieure.
Une médiation ou un toit
Parmi les jeunes qui frappent à la porte du Refuge, certains renoueront avec leur famille ou ne couperont pas totalement les ponts. Et ce, grâce à la médiation que les professionnels de l'association vont pouvoir mettre en place dans le conflit qui les oppose à leurs proches. Parfois, une simple écoute des homosexuels va désamorcer le spirale du rejet dont ils sont victimes.
Mais il y a aussi les cas de ruptures plus violentes. Des jeunes qui se retrouvent à la rue, sans ressource, avant de trouver le toit du Refuge. L'association perpignanaise a dû héberger 13 homosexuels l'an dernier. Au total, c'est près d'une quarantaine de jeunes victimes de l'intolérance qui ont été aidées en un an.