Dans la plaine du Roussillon, les nappes phréatiques sont tellement basses à certains endroits que de l'eau de mer s'infiltre, représentant un risque majeur dans les années à venir.
A Torreilles, près de Perpignan, les douches mises à la disposition des baigneurs en bord de plage ont dû être supprimées, pour préserver les réserves en eau. Depuis quelques années, les réserves de la région subissent peu à peu une contamination qui a obligé la commune à fermer l'un de ses quatre forages.
"L'eau potable qui était à cet endroit, sur cette partie de la nappe phréatique, a été infestée par de l'eau de mer", explique Marc Medina, maire (DVD) de Torreilles. Un phénomène plutôt rare, dû à la surexploitation des sous-sols dans la plaine du Roussillon.
Un "risque majeur" en 2030
Chaque été, l'afflux touristique accentue la consommation d'eau, faisant chuté le niveau des nappes, jusqu'à passer par moments sous le niveau de la mer. Résultat : sous la pression de la Méditerrannée, l'eau salée s'infiltre dans les nappes d'eau douce, rendant par endroits l'eau impropre à la consommation.Le problème ne ferait que s'aggraver depuis les années 1990, selon Henri Got, professeur émérite Université de Perpignan. Il précise :
Pour tenter de ralentir le phénomène, la préfecture des Pyrénées-Orientales a multiplié les mesures, imposant notamment des restrictions toute l'année pour économiser l'eau.En 1995, la nappe n'arrivait jamais sous le niveau de la mer. Plus ça va, et plus la nappe passe en dessous du niveau de la mer. En 2030, dans dix ans environ, il y a un risque majeur de contamination marine de l'ensemble de la nappe.