Pia, dans les Pyrénées-Orientales, a installé des pièges photographiques pour lutter contre les dépôts sauvages d'ordures. Peine perdue : dans ce département comme partout en France, les solutions efficaces manquent face à ce fléau. Ce que dénonce un rapport de l'Agence pour l'Environnement.
Dans les Pyrénées-Orientales comme partout en France, les dépôts sauvages de déchets sont légion et les solutions efficaces manquent pour lutter contre ce fléau. C'est ce que pointe un récent rapport de l'ADEME, l'Agence de l'Environnement et de la maîtrise de l'Energie. Un désastre non seulement écologique, mais aussi financier. Car le volume de déchets abandonnés, difficilement quantifiable coûte cher aux collectivités.
Des pièges photographiques à Pia
Des collectivités qui, pourtant, ne maquent pas d'imagination pour tenter de trouver la parade. Pia, par exemple, a installé des pièges photographiques mobiles pour prendre les contrevenants la main dans le sac d'ordures. Peine perdue, comme l'explique Régis Cayro, adjoint au maire de la commune catalane :
Quand on déplace les pièges, on a l'impression de jouer au chat et à la souris : les gens reviennent jeter quelques déchets là où on en a enlevé. Mais je pense que c'est quand même dissuasif, même si l'amende mériterait peut-être d'être un peu plus importante.
Des amendes encore peu dissuasives
Pour Pia, l'enjeu est de taille : plusieurs dizaines de tonnes de déchets s'accumulent en bordure de route, à la sortie du village. Les pièges photographiques ont été installés depuis 4 mois, fin 2018. Et les amendes vont de 68 à 1.500 euros. Une somme qui ne suffit pas à éradiquer le phénomène dans le département des Pyrénées-Orientales, où les dépôts sauvages d'ordures sont fréquents, qu'ils proviennent de particuliers ou de professionnels.
Question financière ou de civisme ?
Pourtant, l'accès aux déchetteries est gratuit pour les particuliers. En revanche, il est payant pour les entreprises : entre 25 et 150 euros la tonne pour les professionnels. Et les tarifs ont tendance à augmenter. Mais selon Dominique Schemla, vice-président de Perpignan Méditerranée Métropole, le problème des dépôts sauvages est avant tout une question de responsabilité citoyenne. Voici le reportage, à Pia et Canet-en-Roussillon, de Gwendolina Duval et Jean-François Puakavase.