VIDEO. "Fascinant et majestueux", découvrez les images rares d'un bébé gypaète barbu avant son premier envol

La reproduction des gypaètes barbus est difficile. Un couple n'a qu'un jeune viable tous les deux ans en moyenne. Un Catalan passionné a suivi et filmé les premiers pas d'un gypaèton dans le monde des adultes avec son premier envol. C'était en juillet, dans les Pyrénées, au sud de Font-Romeu.

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François Pagnoux a observé un nid de gypaètes barbus durant des jours. Loin des parents et du jeune pour ne pas les déranger, il a utilisé un téléobjectif avec une focale de 800mm.

Nichés au creux d'une falaise en Cerdagne, sur la commune d'Err, dans le massif du Puigmal, on voit la famille gypaète barbu évoluer pendant près d'un mois.

Il reste à peine une quarantaine de couples dans les Pyrénées. Ce grand vautour est presque en voie d'extinction en Europe.

20 jours pour apprendre à voler

Début juillet, notre gypaèton a près de 4 mois. Il a déjà une apparence adulte mais tout gris, il est encore un juvénile. Et bientôt, il devra voler. Un exercice périlleux et dangereux, avec une envergure de 2m80, qui nécessite de l'entraînement... au sol.

Quand il est seul au nid, que le père et la mère sont partis notamment pour lui chercher à manger, le jeune bat des ailes pour se muscler. De toute façon, il n'a pas encore assez de plumes pour pouvoir le porter en vol. Sur sa falaise, cela est compliqué car son envergure le limite, alors il se met au bord du nid au risque de chuter. C'est très dangereux !

François Pagnoux, vidéaste passionné d'animaux.

Puis, il faut se lancer dans les grands espaces des Pyrénées, l'envol délicat, le premier vol, essayer de maîtriser les flux d'air... et réaliser un premier atterrissage. Pas facile. Mais les parents veillent de loin.

"Fin juillet, le jeune est prêt à quitter le nid familial. Son instinct le titille. Alors pour le pousser à prendre son envol, les parents le nourrissent moins. Ils l'affament. D'abord, cela va lui faire perdre du poids pour mieux voler et il osera se lancer plus vite" explique François Pagnoux.

D'ailleurs, même après ce premier vol, le père et la mère continueront à nourrir leur gypaèton là où il se trouve. Car s'il vole désormais, il lui faut encore apprendre à trouver sa nourriture tout seul. Il ne sera pas autonome avant novembre.

"Des oiseaux magnifiques et très utiles pour la montagne"

François Pagnoux à tourner ces images sur 3 semaines, dans les Pyrénées-Orientales. De l'apprentissage des battements d'ailes au premier vol du gypaèton.

Ces vautours sont fascinants, majestueux. Le couple est très organisé pour élever le petit, même si la mère est plus présente que le père. Ils lui apportent de la nourriture toutes les deux heures, ce qui les oblige à beaucoup voler, à parcourir de longues distances Et puis, ici, ils ont des plumes orangées ou rouges car ils sont au contact d'eau chargée en fer.

François Pagnoux.

Notre vidéaste a scruté les faits et gestes du jeune depuis un lieu situé à plus de 500 mètres du nid pour ne pas déranger la famille. Car cette espèce de vautours est très craintive. On en trouve en France que quelques dizaines de couples dans les Alpes, en Cévennes, dans le massif corse et surtout dans les Pyrénées. Et ils ne peuvent se reproduire avant d'avoir 7 ans, âge que certains n'arrivent pas à atteindre.

Le gypaète barbu est aussi appelé "le nettoyeur des alpages", car il joue un rôle sanitaire essentiel en montagne en se nourrissant de cadavres d'animaux sauvages (chamois, bouquetins) et domestiques (moutons ou chèvres).

C'est un animal plutôt silencieux. Sa durée de vie est de 30 ans en liberté, jusqu'à 40 ans voire plus en captivité.

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