Les images sont incroyables. Un homme cagoulé, vêtu en noir, est filmé dimanche soir tard, dans une rue de Perpignan, en train de tirer sur une maison avec une arme automatique. Les balles fusent, ricochent sur le portail et sur la porte d'entrée. 12 secondes apocalyptiques quand on sait qu'un couple et un bébé de 9 mois étaient dans le pavillon.
C'est lundi matin, en se levant, que les occupants de la maison ont réalisé qu'ils avaient échappé au pire.
Des impacts de balles sur la façade et le portail
Le couple a d'abord découvert un trou dans la porte d'entrée. Un impact de balles. Puis, il a repéré le projectile fiché dans le canapé du salon. Et il y avait les vitres brisées.
En sortant du pavillon, l'homme s'aperçoit que la façade de sa maison, le portail et le mur de clôture sont criblés de dizaines de tirs.
Avec le vent et la forte tempête de la nuit, ils ne se sont même pas rendu compte de la scène spectaculaire qui s'était passée dehors durant la nuit. C'est le lendemain matin qu'ils ont compris qu'ils auraient pu être tués.
Florian Médico, avocat des victimes et de leur famille.
Cette vidéo est une capture Snapchat, nous avons volontairement retiré le son et la musique.
Heureusement, l'homme, sa femme et leur bébé de 9 mois sont indemnes.
C'est une attaque. Il y avait des balles partout dans les murs, dans les vitres, dans la porte, au rez-de-chaussée. La maison était visée. Heureusement, au 1er étage il n'y a rien eu. Depuis, le soir, cela resurgit, on ne dort pas. On a peur !
Un témoin.
L'avocat conclut : "mes clients sont sains et saufs mais traumatisés".
Une plainte a été déposée et une enquête est ouverte. La police judiciaire est venue faire les constatations d'usage et nul doute que la vidéo postée sur les réseaux sociaux sera utile pour élucider cet acte incompréhensible.
Les faits se sont produits dans un secteur résidentiel et paisible de Perpignan.
Pourquoi ces tirs à l'arme lourde sur ce pavillon ?
C'est à cette question que les enquêteurs vont devoir répondre. S’agit-il d’un règlement de compte, d’une erreur, d'une affaire familiale ou d’une tentative d’intimidation ? Et surtout, pourquoi avoir filmé cet acte criminel et avoir posté la vidéo sur les réseaux sociaux ?
Les victimes avancent la thèse d'une vengeance ou d'une jalousie liées à la communauté harkis.
Cette maison est celle de leur mère, décédée récemment. Une femme qui a eu 12 enfants. Plusieurs, dont le couple visé par les tirs dimanche soir, expliquent qu'ils y avaient des tensions avec d'autres harkis. Qu'ils ont été victimes d'injures et d'intimidations ces derniers mois. Plusieurs plaintes ont été déposées mais sans suite.
Florian Médico, avocat des victimes et de leur famille.
Le préfet des Pyrénées-Orientales et le maire de Perpignan ont assuré la famille de leur soutien. Les polices nationale et municipale intensifieront les rondes nocturnes et la surveillance dans ce quartier. Une solution de relogement temporaire pourrait aussi être proposée à la famille, le temps d'élucider ce fait divers.