Plus d’un kiwi sur dix estampillé "origine France" provient en réalité… d’Italie. Une vaste arnaque dévoilée par Le Parisien. L’ex-région Midi-Pyrénées est directement impactée.
C’est une gigantesque arnaque que la répression des fraudes vient de dévoiler : 12% des kiwis vendus comme français sont en réalité italiens.
Dans son bilan 2019, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) rend compte de cette fraude, révélée par Le Parisien. Un impact pour les producteurs et les consommateurs
L’ex-région Midi-Pyrénées est donc tout naturellement impactée par cette fraude, car ce territoire se place en 2ème position des plus gros producteurs de kiwis, derrière l'Aquitaine.
Quel impact pour les consommateurs ?
Cette gigantesque fraude se répercute directement sur le porte-monnaie des consommateurs. Les kiwis français sont vendus à un prix supérieur aux kiwis italiens (70 centimes environ contre 50 centimes), pour deux raisons majeures : une main d’œuvre moins chère et l’utilisation de produits phytosanitaires (permettant un rendement important) interdits en France.
Alors ces entreprises frauduleuses ont doublement trompé les clients : en mettant en place un prix supérieur au marché et en n'indiquant pas la présence de pesticides.
Les producteurs lésés
77% de la production française de kiwi est basée en Midi-Pyrénées et en Aquitaine. Les 1200 producteurs de kiwi sont donc directement impactés par cette fraude. Ce sont eux qui ont donné l'alerte à la DGCCRF, après avoir constaté une présence anormale de kiwis sur les étales en fin de saison.
D’après les autorités, 15000 tonnes de fausses marchandises auraient été écoulées depuis 3 ans, pour un bénéfice total de 6 millions d’euros. Sept entreprises ont été incriminées. Elles risquent deux ans de prisons et 300 000 euros d’amende.
Des grossistes épinglés
La DGCCRF a épinglé cinq grossistes français en fruits et légumes, sociétés d'importation, qui ont profité d'une "rente indue" sur ces produits et vont être poursuivis en justice pour "tromperie sur l'origine", un trafic portant sur 10% des volumes annuels du marché du kiwi.Ces kiwis contenaient, dans des doses en deçà des limites fixées par la réglementation européenne - et donc sans danger pour les consommateurs, a précisé la DGCCRF- des pesticides autorisés en Italie, mais interdits en France.
Deux entreprises sont situées dans le Lot-et-Garonne, une dans le Tarn-et-Garonne et deux dans la Drôme, a précisé à l'AFP François Lafitte, président de Kiwis, Fruits de France, l'association qui réunit les 1.100 producteurs de kiwis en France.