Accusée à tort d'imposer le masque en cours de sport, une professeure du Tarn menacée sur le web par des anti-masques

Accusée, à tort, d'avoir imposé le masque à ses élèves en cours de sport, une professeure d'un collège d'Albi a vu son nom diffusé sur les réseaux sociaux par la mère d'une collégienne. Directement menacée, l'enseignante, soutenue par son administration, a déposé plainte.

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Visée par des menaces sur les réseaux sociaux, une professeure de sport d'un collège d'Albi (Tarn) a déposé plainte samedi 23 janvier. Son nom avait été diffusé la veille sur internet par une mère d'élève. Cette dernière l'accusait, comme le montre la capture d'écran d'un message posté sur internet ci-dessous, d'avoir obligé plusieurs élèves, dont sa fille, à faire "sport" en portant le masque.  

L... a 11 ans, elle est en 6e au collège à Albi. Hier la prof d'EPS Mme F..... a obligé les enfants à faire sport avec le masques. Résultat, 5 enfants sont devenus tout BLANC en détresse respiratoire et elle à du crier sur une de ses copines en train détouffer pour lui dire : "maintenant tu poses ton masque". Ils sont pas loin de tuer des enfants. Un enfant a finit à l'infirmerie

Message publié sur Facebook 22 janvier 2021

Une vidéo commentée plus de 3000 fois

Dans une vidéo de 45 minutes, publiée sur un site géré par des militants du mouvement des Gilets jaunes, la mère de la jeune fille raconte son histoire. Vue par plus de 120 000 personnes, à la date du 26 janvier, cette publication devait générer plus de 3000 commentaires, dont plusieurs appellent à s'en prendre physiquement à l'enseignante. 

L'affaire provoque un très grand émoi au sein de l'établissement albigeois. 

C'est un tissu de mensonges. Ce sont des propos d'enfants qui ont été déformés. C'est du délire !  

Christian Robert secrétaire départemental FO Lycées et collèges.

Selon nos informations, la professeure de sport a bien demandé aux élèves de porter leurs masques, lorsqu'ils étaient groupés, afin d'écouter les consignes, mais jamais pendant les exercices.

"Tout ceci porte atteinte à l'intégrité et à la dignité de ce professeur" estime Marie-Claire Duprat, directrice académique des services de l'éducation nationale du Tarn (DASEN). Un problème pris particulièrement au sérieux par la DASEN, qui a demandé à l'enseignante de porter plainte. Une enquête a été ouverte. Eprouvée et soutenue par son administration, l'enseignante bénéficiera d'une protection fonctionnelle.

La communauté des parents d'élèves, elle aussi affectée par cet épisode, a publié lundi matin ce message, reproduit ci-dessous, dans lequel la FCPE 81 "condamne fermement ces comportements", qu'elle juge "indignes".

 

Une mère "anti-masques"

L'affaire intervient dans le contexte de la crise sanitaire et des tensions apparues au sujet du port du masque ces dernières semaines "Nous sommes dans une mouvance anti-masque souligne le syndicaliste. Ce n'est pas un problème que cette mère de famille n'y soit pas favorable. Ce qui pose souci, c'est que l'on instrumentalise un enfant". "Mon objectif est de mettre à l'abri cette enfant de cette affaire" rajoute Marie-Claire Duprat.

Dans son long message vidéo, la maman de la collégienne exprime clairement sa position à ce sujet :

Ma fille ne met pas son masque sur son nez. Jamais. Je lui dis tout le temps "mets le sous ta bouche, genre, tu l'as ! Protège ton menton". C'est déjà largement suffisant. Donc ma fille n'obéit pas aux règles qui disent "il ne faut pas respirer". Empêcher des enfants de respirer pour protéger des adultes paresseux d'un virus. Un moment donné. Il faut arrêter les conneries deux secondes.

Propos de la maman de la collégienne dans un vidéo diffusée le 22 janvier

La jeune femme précise qu'elle refuse que sa fille soit "testée", évoquant une "mascarade". Selon plusieurs témoignages d'enseignants, ce type de positionnement est plutôt rare dans les établissements scolaires. "Une large majorité d'élèves fait beaucoup d'efforts pour respecter les règles sanitaires" assure même Christian Robert. A l'extérieur de ce collège, il y a peut-être des problèmes de ce genre mais pas dans cet établissement". 

Dans le Tarn-et-Garonne, une mère de famille, infirmière hospitalière, avait menacé, sur un groupe Facebook anti-masques, une enseignante de Montauban. Mardi 19 janvier, elle a écopé de 2 mois de prison avec sursis et a dû régler 1000 € et 500 € de frais d’avocats à chacune des parties civiles. 

 

 

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