REPLAY- Le maire sortant de Gaillac (Tarn), Patrice Gausserand (UDI), se représente aux élections municipales des 15 et 22 mars prochains. Il est soutenu par LREM. Face à lui 4 listes candidates dont 3 de Gauche.
5 listes se présentent à Gaillac (Tarn) aux élections municipales des 15 et 22 mars.
Le maire sortant Patrice Gausserand de l'UDI, liste "Gaillac nous rasssemble", est soutenu par La République En Marche (LREM).
Aux élections législatives de 2017 il avait obtenu le soutien de LR (Les Républicains).
Face à lui, 4 candidats présentent des listes :
- Marie-Françoise Bonello, liste "Réussir Gaillac ensemble" (PS ALLIES). Agée de 61 ans, elle siège au conseil municipal de Gaillac depuis 2001.
- Dominique Boyer, liste "Tous unis pour Gaillac" (Divers). Agé de 58 ans, c'est un ancien adjoint (chargé des travaux) démissionnaire de Patrice Gausserand.
- Gabriel Carramusa, liste "Gaillac Plus démocratique, écologique, solidaire" (DVG). Agé de 53 ans, il était présent en 2014 sur la liste conduite par Thomas Domenech, le conseiller d’opposition de la France Insoumise.
- Thomas Domenech, liste "citoyenne pour Gaillac" (LFI). Agé de 47, élu France Insoumise dans l’opposition au conseil municipal depuis 2014.
Résumé du débat
A Gaillac, c’est le thème incontournable de cette campagne municipale : le Festival des lanternes. Avec plus d’un million de visiteurs en trois ans, l’évènement organisé par l’actuelle municipalité a rencontré un véritable succès notamment en terme de notoriété pour la petit ville viticole du Tarn.Le maire actuel, Patrice Gausserand, candidat à un deuxième mandat, avec « 1 millions 200 000 euros d’excédent pour la municipalité » en fait son principal argument de campagne : « Je suis le seul à défendre cet évènement. Je défie une quelconque commune d’avoir un tel moyen de rentrer de la fiscalité par le plaisir parce que vient qui veut, paye qui veut. Au lieu d’augmenter les impôts. »
Cette réussite n’est pas contestée par les autres candidats qui en nuancent les retombées. Marie-Françoise Bonello, du Parti Socialiste, s’interroge sur la portée de ce succès et les conséquences pour les Gaillacois : «Pour certains, ce festival amène des nuisances, du bruit, des problèmes de circulation, de stationnement. Il y une impression de ne plus être chez soi.»
L’ancien adjoint au maire, Dominique Boyer souligne « un manque de transparence » dans la gestion de l’évènement « On nous parle beaucoup des recettes mais pas des dépenses. Après tous ces calculs : qu’est ce qui est ramené à la ville et qu’est-ce que l’on peut investir dans la ville. »
Un point de vue en partie partagé par Thomas Domenech, conseiller municipal (LFI) « Le succès commercial est incontestable mais ce festival aspire les budgets de la commune, toute sa force logistique, toute la force de production. La ville est à l’état d’abandon car toute l’énergie de la commune passe dans ce festival. Monsieur Gausserand nous a engagés à titre personnel car c’est surtout son projet. Ce n’est pas une initiative collective. »
Gabriel Carramusa (PCF) met en avant l'incompatibilité de ce projet avec le programme écologique de sa liste : « Avec le festival des lanternes nous avons 80 000 ampoules allumées tous les soirs, des déchets supplémentaires, des quantités phénoménales de bus qui sont en ville et qui laissent tourner leur moteur. »
Pour ou contre une 4e édition ?
Faut-il une 4e édition du festival des lanternes ? Sans surprise, Patrice Gausserand le souhaite, tout comme Dominique Boyer : « Oui car je suis favorable au festival mais il faut trouver un autre endroit sur la commune » estime la tête de liste "Tous unis pour Gaillac" en évoquant l’ancien site industriel d’Alphacan.Pour Thomas Domenech de liste "citoyenne pour Gaillac", il faut avant tout savoir quelles sont les conditions du contrat signé entre la mairie et l’entreprise chinoise ! « On ne sait pas quels sont les accords entre Monsieur Gausserand et le Lantern Group. »
Pour Madame Bonello de "Réussir Gaillac ensemble", il faut réaliser avant toute reconduction un bilan « financier et environnemental » afin de « demander l’avis aux Gaillacois par un référendum. »
La tête de liste "Gaillac Plus démocratique, écologique, solidaire", Gabriel Carramusa rappelle l’incompatibilité de cet évènement avec son programme mais appelle à une « concertation avec les habitants » afin de créer un « évènement festif qui ne nuise pas aux Gaillacois. »
Le boom démographique
Des Gaillacois de plus en plus nombreux au fil des ans. En 5 ans, l’A68 a attiré 1625 habitants sur la ville entre 2011 et 2016. Pour y faire face Marie-France Bonello appelle à repenser les « flux de circulation », repenser « les façons de consommer, de produire, d’aller au travail » en investissant dans des « structures prenant en compte du réchauffement climatique en naturalisant la ville, en aménageant les berges du Tarn. » et repenser « le lien social afin que Gaillac ne devienne pas une ville dortoir. »Dominique Boyer pense qu’il « y a beaucoup de travaux à réaliser à Gaillac notamment sur la voirie. » et propose d’investir « 3 millions d’euros sur la voirie afin d’avoir un réseau correct.». L’ancien adjoint souhaite aussi développer l’économie afin de maintenir les jeunes « localement. » Gabriel Carramusa souhaite que « Gaillac ne subisse pas ce boom démographique. Elle doit garder la maitrise de son développement. Nous n’avons pas vocation à devenir une ville dortoir de la banlieue toulousaine.Il faut donc anticiper sur les infrastructures en prévoyant par exemple une nouvelle école. »
«En matière de service public, il y a un déficit sur tout, dépeint Thomas Domenech. Le retard, il date d’avant Monsieur Gausserand. Il nous faut revoir les moyens de se développer, revoir les infrastrutures sportives, les voiries, les trottoirs, les réseaux d’eau et d’assainissement. Il nous faut de nouveaux outils de développement et il faut réaliser tout cela avec l’ensemble des Gaillacois. Il faut enfin les écouter. La population change, les idées changent. Il faut développer l’économie. Le festival justement nous empêche de nous diversifier, d’attirer de nouvelles entreprises, de protéger nos entrepreneurs.»
Le maire sortant, Patrice Gausserand défend son bilan : « Moi, je pense qu’il faut être positif. Je pense que l’on s’y sent bien à Gaillac. Trouvez une ville de plus de 15 000 habitants qui propose aujourd’hui les transports et le stationnement gratuit.»
Le transport gratuit, une idée de Dominique Boyer lorsqu’il était dans la majorité municipale et qui souligne la présence de 300 logements vacants en centre-ville.
Visionnez la totalité du débat en vidéo ici :
Les repères de Gaillac en chiffres
Gaillac comptait 15 254 habitants en 2016 (INSEE) et près de 16 670 en 2019.La commune a gagné 1625 habitants en l’espace de 5 ans (2011-2016), soit + 12 % d'augmentation
Les secteurs économiques majeurs de la ville de Gaillac
1 - Le secteur économique le plus important de la ville de Gaillac est celui de l'administration publique, de l'enseignement, de la santé humaine et de l'action sociale, ce secteur représente 1 454 emplois.2 - le second secteur économique est celui du commerce et de la réparation d'automobiles ou de motocycles, avec 1 062 emplois.
3 - puis celui de la fabrication d'autres produits industriels, qui représente 549 emplois.
Les résultats des élections municipales en 2014
En 2014, c'est Patrice Gausserand (UDI) qui a remporté (au second tour) l'élection à Gaillac avec 49,22% des voix exprimées.
Michèle Rieux (PS) est arrivée en deuxième position avec 28,01% des suffrages. Marie-Christine Boutonnet (FN) avait obtenu 13% au second tour et Thomas Domenech (Parti de Gauche) 8,9%.
Les débats organisés par France 3
France 3 organise près de 300 débats partout en France à l'occasion de ces élections muncipales.Pour voir ou revoir ces débats, cliquer sur la région de votre choix dans la carte ci dessous.