Suite à leurs gardes à vue, trois militants du groupe identitaire Patria Albiges, sont renvoyés par le procureur devant le tribunal correctionnel d'Albi pour provocation à la haine. L'un d'eux est le fils du député RN Frédéric Cabrolier. Ce dernier dénonce "une procédure politique".
Samedi 10 juin, trois membres du groupe identitaire Patria Albiges ont été interpellés à Albi dans le Tarn alors qu'ils venaient d'afficher sur les parcs de la ville des pancartes. Ces affiches apposées sur les grilles des parcs municipaux Rochegude et Castelnau mentionnaient "Parc fermé - raison de fermeture : risque élevé de se faire poignarder - protégeons nos familles de l'immigration".
"Des rubalises avaient également été positionnées aux fins d'interdire l'accès à ces parcs. Cette action a été revendiquée par Patria Albiges", indique le communiqué de presse du procureur de la République. Une scène communiquée sur le moment par le compte Twitter de ce groupuscule identitaire.
Interpellés une semaine après les faits
Une semaine après leur action d'affichage anti-immigration sur les parcs de la ville d'Albi, les trois membres du groupe identitaire Patria Albiges ont été placés en garde à vue dans les locaux du commissariat de police. Parmi ces jeunes hommes âgés de 20 à 25 ans se trouvait le fils du député du Rassemblement national, Frédéric Cabrolier.
Ils ont été présentés ce jour au procureur de la République aux fins de remise d'une convocation devant le tribunal correctionnel avec réquisitions de placement sous contrôle judiciaire.
Communiqué de presse du procureur de la République Stéphanie Bazart
Ils sont poursuivis "des chefs de provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la région - usage de documents créant une méprise avec un acte judiciaire ou un document administratif - apposition d'une publicité non conforme aux dispositions du règlement local de publicité".
"Comme de vulgaires voyous"
En parallèle, Frédéric Cabrolier, député RN du Tarn et père d'un des trois jeunes hommes interpellés a réagi dans un communiqué de presse. Il estime qu'ils ont été "placés sous contrôle judiciaire comme des vulgaires voyous en attente d'un procès mi-septembre, du fait de la qualification de "provocation publique à la haine ou à la violence"."
Dès le début le nom et prénom de mon fils a été jeté en pâture à la presse en insistant bien sûr sur le fait que c’était le "fils du député", allant jusqu’à parler "d’affiches racistes" alors que cette qualification n’a jamais été retenue !
Frédéric Cabrolier, député RN du Tarn
Et de dénoncer un traitement particulier : "Leur appartenance à Patria Albiges organisation locale de jeunes nationalistes en butte aux gauchistes albigeois, ne justifie pas le traitement particulier réservé à mon fils honorablement connu sur Albi de par ses pratiques sportives passées, sa scolarité brillante, et la satisfaction de ses employeurs".
Des arguments sur lesquels se penchera le tribunal d'Albi lors de l'audience qui jugera ces faits le 26 septembre prochain à 14 heures.