Le procès de deux co-accusés de la mort d'Amine, en 2017, s'est ouvert mardi 12 novembre 2019, devant la cour d'assises du Tarn, à Albi. Dans le box des accusés, la mère de la victime, son compagnon, tous deux poursuivis pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
C'est une affaire terrible que les jurés de la cour d'assises du Tarn ont à juger, du 12 au 15 novembre 2019...
Trois hommes et trois femmes, sous la houlette du président Alain Gaudino, ont en effet la tâche de juger Elisa Delga et Mickaël Taboulot, tous deux poursuivis pour avoir volontairement commis des violences entraînant la mort d'Amine, sans intention de la donner et également pour violences répétées. La première étant la mère de l'enfant, le second son compagnon au moment des faits.
Dans le box des accusés se tient également le père d'Elisa Delga, Roland Delga, poursuivi pour le délit de non-dénonciation de mauvais traitements infligés à l'enfant.
Lecture est faite aux jurés de la décision de renvoi des co-accusés devant la cour d'assises.
Amine venait tout juste d'avoir un an quand il est retrouvé mort, au domicile de sa mère à Gaillac, le 17janvier 2017. L'enfant est en arrêt respiratoire. Le médecin des urgences constate son décès peu après 7 heures.
Le corps d'Amine présente des hématomes sur le visage et le haut du corps. Il n'est vêtu que d'une couche. Sont présents au moment du constat sa mère, Elisa, le compagnon de celle-ci, Mickaël Taboulot et le grand-père de l'enfant, Roland Delga.L'autopsie permet de conclure à un décès consécutif à un traumatisme encéphalique, suite à un ou plusieurs coups porté(s). Mais l'expertise révèle également de multiples lésions sur l'ensemble du corps : 64 au total. Surtout sur le crâne et le thorax. Des traumatismes datant de périodes différentes. Le corps d'Amine présente au moins de 13 traces de fractures et des signes de compressions thoraciques à trois reprises. Ainsi qu'une soixantaine d'ecchymoses.
L'expertise anatomo-pathologiste a montré que les blessures à l'origine de la mort d'Amine avaient été infligées entre 24 et 48 heures avant le décès. Amine souffrait de dénutrition et ses courbes structurale et pondérale présentent des cassures aux alentours de 6 mois.
Après un calvaire de plusieurs mois, le petit Amine a vraisemblablement connu une agonie de plusieurs heures.
Le silence est total dans la salle d'audience.
Interrogés par le président de la cour d'assises, les accusés maintiennent leur position. Aucun ne reconnaît les coups portés à Amine.