Les opposants au projet de barrage de Sivens dans le Tarn occupent à nouveau les lieux, en signe de protestation. Après deux évacuations, ils ont monté des nouvelles habitations provisoires en lisière de forêt. Les travaux devraient débuter le 1er septembre.
Le jeu du chat et de la souris entre les gendarmes et les opposants au barrage de Sivens risque de reprendre de plus belle...
A quelques jours des premiers coups de pelleteuse annonçant le début des travaux du barrage, les tentes et les caravanes ont repris le chemin de la forêt de Sivens. Une cinquantaine d'opposants est sur site, depuis vendredi semble-t-il, soit plus de 48 heures, ce qui rendrait plus difficile leur expulsion.
A la mi-août, il y avait déjà eu une tentative de retour, déjouée par les forces de sécurité.
Expulsés deux fois depuis le début de l'année 2014, les opposants au barrage ont tout de même obtenu une victoire : le report du début des travaux de quelques mois, en raison de la présence d'oiseaux nicheurs.
Cette fois, ils n'ont plus qu'une semaine. Les travaux de déboisement, en effet, doivent débuter lundi 1er septembre.
Ce week-end, le collectif d'opposants organisait des rencontres d'été afin d'informer et de mobiliser le grand public.
De son côté, la Préfecture du Tarn, dans un communiqué diffusé ce lundi 25 août, rappelle que "le tribunal administratif de Toulouse en date du 5 décembre 2013 a ordonné le rejet du référé suspension formé par le collectif du Testet, rejet confirmé par la plus haute juridiction administrative puisque le pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat, qui sollicitait dans cette attente un moratoire, a été rejeté par cette instance le 11 avril dernier".
Voir ici le reportage de Corinne Carrière et Nathalie Fournis de France 3 Tarn :
Le barrage de Sivens : pour qui ? Pour quoi ?
Le barrage de Sivens permettrait la création d'une vaste retenue collinaire alimentée par les eaux du Tescou. 1,5 millions de m3 d'eau pour irriguer les cultures alentours, et notamment les champs de maïs. Avec 2 kilomètres de long pour 250 mètres de large, il engendre la disparition de 42 hectares de marais et prairies. Et notamment la zone humide du Testet.Les agriculteurs du secteur soutenus par le syndicat FDSEA et la chambre d'agriculture sont évidemment demandeurs d'une telle installation. Le projet, co-financé par l'Union Européenne, l'Etat, le Conseil Régionale, l'Agence de Bassin Adour-Garonne et les conseils généraux du Tarn et du Tarn et Garonne coûterait 7 millions d'Euros.