Les opposants au mariage gay ne désarment pas. Ils espèrent mobiliser massivement cette après-midi dans les rues de Paris alors que le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux homosexuels a déjà été adopté à l' Assemblée nationale.
Alors que le projet de loi sera examiné au Sénat à partir du 4 avril, et très certainement voté, les "anti" se jettent une nouvelle fois dans la bataille.
De l'Arche de la Défense à l'avenue de la Grande Armée
Les manifestants sont appelés à se rassembler à 14 heures sur "un axe unique et symbolique", selon les mots des organisateurs de l'Arche de la Défense à Charles de Gaulle-Etoile, où "un podium géant" sera dressé devant l'Arc de Triomphe, avenue de la Grande armée. Les organisateurs souhaitaient initialement mobiliser sur les Champs-Elysées mais ont essuyé un refus catégorique de la préfecture de police de Paris "pour des raisons d'ordre public".Les organisateurs espèrent ainsi "une meilleure visibilité sur le nombre des participants" et un "effet de masse" maximum.
"Notre détermination est énorme", assure Frigide Barjot, chef de file de "La manif pour tous", à l'origine du mouvement. "On lâche rien", martèle le collectif sur twitter depuis plusieurs semaines.
Le projet de loi devant le Sénat en Avril
Si le vote du projet par le Parlement ne fait guère de doute, ils misent encore sur des risques d'inconstitutionnalité et de fragilités juridiques du texte. Ils comptent redemander dimanche soir à François Hollande de retirer le texte pour le soumettre au référendum.Selon eux, ce projet "bouleverse totalement la société en niant la parenté et la filiation naturelles" et "les conséquences économiques, sociales et éthiques seront inéluctables".
Les banderoles, inspirées de mai 68, vont ainsi mentionner cette fois la situation économique du pays avec des slogans comme "On veut du boulot, pas du mariage homo" ou "Touche pas au mariage occupe-toi du chômage".
Une manifestation politique
Alors que la manifestation se veut apolitique, le Front national a invité ses militants à rejoindre une délégation nationale du parti. Plusieurs ténors de droite ont aussi affiché leur soutien, tel le député UMP Henri Guaino, qui a appelé les manifestants à "censurer" le gouvernement "dans la rue". Le président de l'UMP Jean-François Copé a aussi invité les militants de son parti à manifester "en masse". Selon lui, le gouvernement "méprise" les quelque "700.000 citoyens" qui "ont signé une pétition pour saisir le Conseil économique, social et environnemental (Cese)", jugée fin février irrecevable sur le fond.Le 13 janvier dernier, répartie en trois cortèges, la dernière manifestation avait rassemblé 340.000 manifestants selon la police, près d'un million selon les organisateurs.
Aujourd'hui la police s'attend à une mobilisation plus faible, et table sur 150.000 à 200.000 manifestants.