L'incompréhension ce matin au lycée Notre-Dame de Boulogne. Vendredi, la police a utilisé des gaz lacrymogènes à l'intérieur de l'établissement pour mettre fin chahut traditionnel dans cet établissement privé.
Un chahut lancé chaque année par les élèves d'un lycée privé de Boulogne-Billancourt
(Hauts-de-Seine) a dégénéré vendredi et entraîné l'intervention de policiers qui ont utilisé du gaz lacrymogène. Les forces de l'ordre se sont rendues au lycée Notre-Dame de Boulogne après un appel du directeur de l'établissement scolaire qui leur a demandé d'entrer dans cet établissement pour ramener le calme, selon la source policière.
Selon, le directeur, Luc Migny, "Nous luttons depuis plusieurs années contre ce sinistre rituel". Des fumigènes et des pétards sont utilisés depuis plusieurs années "n'importe comment", ce qui pose, selon lui, des problèmes de sécurité.
Cet événement, qui a débuté à 10H00, consiste "à se lancer de la farine, des oeufs, du ketchup ou encore de la mayonnaise", a raconté à l'AFP une élève de terminale de 18 ans qui n'a pas souhaité donner son nom, précisant que tous les élèves sont censés y participer.
Une intervention violente de la police selon certains témoins
Acculés contre les grilles du lycée après leur arrivée dans la cour de récréation, où se trouvaient 200 à 300 élèves, les policiers ont reçu des oeufs et ont alors fait usage de gaz lacrymogène, d'après une source policière.
Selon Luc Migny, cette riposte était justifiée car "il y avait une accumulation de personnes sur les grilles" et donc des risques pour les élèves.
Une lycéenne asthmatique a fait un malaise et a été transportée à la clinique Ambroise-Paré, située dans la commune. Deux autres lycéens, victimes pour l'un d'une entorse à une cheville et pour l'autre à un poignet, ont eux aussi été conduits à la clinique. Sept autres personnes ont par ailleurs été incommodées par le gaz lacrymogène.
"C'est intolérable de se faire gazer. On fait cela tous les ans depuis plusieurs années et cela se passe bien. Il n'y a jamais eu de dérapage", a affirmé à l'AFP l'élève de terminale de 18 ans, qualifiant de "violente" l'intervention des forces de l'ordre.
"C'est inadmissible, beaucoup de jeunes qui ont été gazés sont mineurs", a réagi pour sa part un autre élève de terminale, âgé lui de 17 ans, se plaignant d'avoir reçu "deux coups de matraque dans les jambes".
>> Voir le reportage de Isabelle Dupont et Josiane Szymanski