Des Roms expulsés jeudi matin de leur campement de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont tenté dans la soirée d'investir une salle municipale pour passer la nuit, a-t-on appris auprès d'associations et de militants locaux du Front de gauche, qui les soutiennent.
Ces Roms - une soixantaine selon une association de soutien - se sont d'abord rendus devant la mairie EELV de Montreuil pour demander un hébergement d'urgence, avant d'être évacués par la préfecture vers 22h, a indiqué l'association La voix des Roms. Ils se sont ensuite dirigés vers une salle municipale, qui leur avait été ouverte par des élus de l'opposition, mais la police municipale leur a bloqué l'accès, a ajouté cette association. Les représentants de la majorité EELV de la mairie de Montreuil étaient injoignables jeudi dans la soirée.
Les Roms ont été évacués au petit matin de leur campement, situé près d'une friche industrielle, à la suite d'"une décision de justice obtenue par le propriétaire privé du terrain", avait indiqué la mairie de Montreuil dans un communiqué. "Depuis plus d'un an, plus d'une centaine de personnes issues de la communauté rom squattaient ce site dans des conditions de vie, de salubrité et de sécurité inacceptables, pour eux-mêmes comme pour les riverains", avait-elle ajouté, rappelant qu'un incendie s'était déclaré dans le camp le 17 avril. "Dans le respect des textes, des hébergements provisoires ont été proposés par la préfecture aux familles qui en ont fait la demande", avait-elle précisé.
La préfecture de Seine-Saint-Denis a expliqué qu'un "diagnostic social complet" avait été réalisé le 8 avril dans le campement et que "des capacités d'accueil en hôtel avaient été réservées" à destination de quelques familles le jour de l'évacuation. "Mais personne ne s'est manifesté au moment de l'opération", a-t-elle souligné.
Dans son communiqué, la municipalité de Montreuil souligne que "plus de 350 personnes (...) sont logées dignement, ont accès à un suivi sanitaire et social", notamment grâce à la construction dans la ville de "logements-passerelles", des conteneurs colorés où vivent des familles en attente d'un logement pérenne. "Mais pour que cette politique courageuse puisse perdurer (...) il est indispensable, pour préserver l'équilibre social de la ville, que tout soit fait pour empêcher la constitution de bidonvilles illégaux", précise la mairie.
>> Lire l'intégralité du communiqué de la ville de Montreuil ci dessous :
Communiqué Montreuil expulsion d'un campement rom illégal