Ce dernier week-end, la fédération UDI de Paris s'est officiellement constitué. Les troupes sont en ordre de marche. Il ne manque plus qu'un leader pour les municipales. Quelles peuvent être les chefs de file du parti de Jean-Louis Borloo dans la capitale ?
Rama Yade pouponne.
Rama, Jean-Louis et les autres
L'ancienne secrétaire d'état aux droits de l'homme a donné naissance la semaine dernière à une fille. Son prénom est Jeanne, protectrice de la France, et non Geneviève, sainte patronne de Paris.
Ce choix peut-il donner un indice sur les ambitions politiques de la vice-présidente du parti radical ?
"Nous adressons à Rama et à Jeanne un message de sympathie en espérant que Rama nous rejoindra rapidement dans le cadre des actions que nous avons à mener au niveau national", déclare samedi à la tribune Patrice Gassenbach, le nouveau patron de la fédération UDI de Paris à l'occasion de son élection.. Une déclaration assez vague qui ne mange pas de pain. "Rama peut venir renforcer l'action de la fédération de Paris", précise-t-il devant des journalistes lundi midi.
Rien de bien consistant, l'hypothèse Rama Yade reste toujours en suspens.
Si elle ne venait pas, une candidature interne pourrait venir la suppléer. Celle de Christian Saint-Etienne, économiste de renom et élu à Paris depuis 2008. C'est lui qui coordonne les équipes pour le projet de l'UDI aux municipales à Paris. "Il connaît parfaitement la ville de Paris. Et son expérience professionnelle fait qu'il est à même de maîtriser la complexité des questions d'une grande métropole", assure M. Gassenbach. Mais il souffre peut-être d'un déficit de notoriété et d'un faible poids politique.
C'est pourquoi, Patrice Gassenbach rêve tout haut de la venue de Jean-Louis Borloo, qui pourtant en février dernier avait renoncé à toute ambition municipale. "Qui peut considérer que l'avenir de Borloo à Paris est achevé", questionne-t-il, évoquant de "possibles données nouvelles", ayant sans doute en tête le résultat de la primaire UMP qui sera observé avec beaucoup d'attention par l'UDI.Dans l'entourage de Jean-Louis Borloo, on réfute toute intention dans ce sens. "Je ne mène pas d'opération en sourdine (sic)", a-t-il déclaré à l'AFP.
Fin janvier, Jean Louis Borloo s'était déplacé aux voeux de l'UDI Paris à l'Hôtel de vIlle. Il avait alors promis que l'UDi connaîtrait son chef de file dans quatre semaines.
Conflit Gassenbach/Pozzo di Borgo
Au mois de mars, il désignait Yves Pozzo di Borgo, sénateur, élu du VII ème et président du groupe UDI au conseil de Paris comme chef de file.
Un choix qui ne semble plus d'actualité. En tout cas, un vif conflit l'oppose à Patrice Gassenbach, conflit éclaté au grand jour lors du vote des instances de la fédération ce week-end.
Yves Pozzo di Borgo conteste la légalité de ce scrutin qui a vu la victoire de Patrice Gassenbach et menace de procédures judiciaires. "Une manoeuvre de cul de basse fosse", pour le nouveau président de l'UDI Paris
Au delà des querelles de personnes et des rivalités d'égo, le différend est-il d'ordre stratégique par rapport aux alliances dans le cadre des élections municiplaes à Paris ?
Le sénateur de Paris n'est pas hostile au Modem. Patrice Gassenbach est plus réservé. Il envisage une alliance avec les représentants du parti de François Bayrou uniquement si ceux-çi s'engagent avant le premier tour à voter pour le candidat UMP au second. Ce n'est pas la ligne politique défendue par Marielle de Sarnez actuellement.
Une alliance avec l'UMP ? Là aussi, Patrice Gassenbach pose ses conditions. Un certain respect et quelques têtes de listes d'arrondissement, là ou il n'y pas de sortant de droite. Il pense notamment au XII ème, l'arrondissement clé pour le reconquête.
Sinon, l'UDI se déclare en état d'y aller seule. Un grand meeting prévu en octobre devrait être l'occasion de montrer ses forces.