La "mauvaise tête" du bon roi Henri IV : le roi aurait-il perdu sa tête ?

Nouvel épisode dans l'affaire de la tête d'Henri IV. Le journaliste et historien Philippe Delorme conteste l'authentification du crâne momifié du Vert Galand par le légiste Philippe Charlier. Ses arguments sont réunis dans un livre qui vient de sortir, La "mauvaise tête" du bon roi Henri IV.

L’historien Philippe Delorme, qui conteste l’authentification de la "relique" retrouvée en 2008, développe ses arguments dans un livre La "mauvaise tête" du bon roi Henri IV et lance une pétition.

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Préfacé par l'historien Joël Cornette, professeur à Paris VIII, le livre se présente comme une "contre-enquête sur une prétendue découverte". Pour reprendre les termes de Philippe Delorme, «l'objet du litige est une "relique" au cuir tanné, au sourire édenté, passablement effrayant».

Retrouvée en 2008, après plusieurs siècles de pérégrinations, la tête du roi Henri IV avait été authentifiée en 2010, sur la base de nombreux recoupements scientifiques et historiques, par une équipe d'une vingtaine de spécialistes conduite par le Dr Charlier. Son authenticité avait été réaffirmée en décembre 2012, lorsqu'une équipe de scientifiques
franco-espagnole rassemblée autour de Philippe Charlier avait trouvé un profil génétique commun entre la tête momifiée d'Henri IV et du sang séché provenant de son descendant, Louis XVI.

Dans son livre (Frédéric Aimard Editeur/Yves Briend Editeur), Philippe Delorme développe les arguments qu'il avait exposés à l'époque pour contester cette authentification. «C'est un travail de fond sur l'ensemble des problèmes», a-t-il indiqué. Philippe Delorme revient en particulier longuement sur le fait que la tête momifiée n'ait pas été sciée ni trépanée, «comme cela se pratiquait pour les embaumements royaux». «Les autres "évidences" mises en avant par M. Charlier et ses confrères, passent mal, elles aussi, au crible d'une saine critique», assure l'auteur. Il conteste également le «verdict supposé de l'ADN». «Au contraire, les dernières analyses génétiques, menées à notre initiative par le laboratoire du professeur Jean-Jacques Cassiman, à Louvain, tendent à démontrer que cette relique ne saurait être attribuée au premier roi Bourbon», écrit-il. Philippe Delorme a par ailleurs annoncé avoir lancé une pétition en ligne «pour protester contre le projet de déposer la "mauvaise tête" dite de Henri IV à la basilique de Saint-Denis».