Attaque RER D : condamnations avec sursis et avertissements

Le verdict du tribunal pour enfants est tombé tard dans la nuit. Les agresseurs du RER D ont reçu des avertissements et des peines avec sursis. Une issue en demi teinte face à l'emballement médiatico-politique qu'avait créé ce faits divers en mars dernier.

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Les cinq adolescents ont été condamnés à des peines de prison avec sursis dont trois à 10 mois, les autres ont reçu de la part du tribunal des avertissements solennels, une mesure de protection judiciaire ou 70 heures de travaux d'intérêt général (TIG).

Un seul prévenu parmi les onze jeunes âgés de 15 à 17 ans a été relaxé.

Le parquet avait requis des peines bien plus lourdes allant de 12 à 24 mois avec, pour certaines d'entre elles, de la prison ferme allant de trois à six mois. L'un des avocats de la défense, Me Laurent Caruso, s'est dit à l'issue du jugement "rassuré qu'un tribunal soit capable de trouver la conséquence d'un dossier qui n'apporte pas de preuves".
Pendant le procès, les avocats de la défense n'ont pas manqué de relever les pressions "médiatique" et "politique" autour de ce fait divers. "Il fallait trouver des personnes responsables des agressions", a jugé Me Caruso.

Son confrère, Me Arnaud Simonard, avait lui déploré  "une enquête faite avec une grande précipitation sous la pression du ministre de l'Intérieur".

Les onze jeunes hommes jugés à Evry, dont trois ont moins de 16 ans, étaient poursuivis pour des faits de vols aggravés et d'associations de malfaiteurs. Quelques-uns l'étaient également pour recel. Tous ont tous écouté dans le calme leur jugement, avec parfois leurs parents ou leurs éducateurs dans la salle des assises du tribunal réquisitionnée pour l'occasion mais fermée aux regards des curieux pendant deux jours.


Selon la police et la justice, les mis en cause étaient tous plus ou moins affiliés à un groupe originaire de Grigny 2, identifié comme la Mafia Grigny Danger (MGD). Cette petite bande au périmètre mouvant rassemblait entre 20 et 25 adolescents unis par des solidarités de quartier mais sans but précis, aimant s'afficher sur les réseaux sociaux ou blogs.

Jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel d'Évry le 19 avril, le seul majeur du groupe, avait été relaxé. Le parquet a fait appel de cette décision. Il sera jugé le 25  septembre devant la cour d'appel de Paris.

>> Voir le reportage de Farid Benbekaï, Patrick Ferrante et Daniel Petitcuenot




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