Le procès de deux hommes jugés pour des violences sur des policiers lors du contrôle d'une femme portant le voile intégral en juin à Argenteuil (Val-d'Oise) a été renvoyé mardi au 18 février 2014 par le tribunal correctionnel de Pontoise.
Le tribunal a fait droit à la demande d'un des prévenus, qui souhaitait plus de temps pour préparer sa défense, ayant récemment changé d'avocat.
Les deux hommes, âgés de 23 et 37 ans et habitant Argenteuil, devront répondre de "provocation à l'attroupement", "violences sur personne dépositaire de l'ordre public", "outrage" et "rébellion". Ils encourent une peine de prison ferme. Les policiers avaient été pris à partie par plusieurs personnes le 11 juin, dans une rue du centre d'Argenteuil, alors qu'ils souhaitaient contrôler une jeune femme de 25 ans portant le voile intégral.
Selon le témoignage des policiers, le contrôle avait dégénéré après l'intervention d'un passant. Une soixantaine de personnes s'étaient massées autour des policiers, qui avaient essuyé des insultes et des coups. Deux d'entre eux, touchés au genou et à la cheville, s'étaient vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT). Des habitants présents lors de ces affrontements avaient mis en cause l'attitude des policiers, les accusant de "provocations" et leur reprochant un usage de la force disproportionné.
Pour ramener le calme, les policiers avaient utilisé des balles en caoutchouc et de bombes lacrymogènes. Une quarantaine de policiers avaient été mobilisés. Ces incidents étaient survenus dans un contexte de tension à Argenteuil, trois semaines après l'agression, dans une rue de la ville, d'une jeune femme portant le voile. Deux jours plus tard, une autre jeune femme voilée avait porté plainte, expliquant avoir été agressée par deux personnes, alors qu'elle se promenait dans la ville. Une loi entrée en vigueur en 2010 interdit de dissimuler son visage dans l'espace public. La violation de cette interdiction est punie d'une amende maximum de 150 euros.