Trois ans après les "états généraux" de la nuit parisienne, des habitants de la capitale vont élire cet automne leur premier "maire de la nuit", chargé de "donner une voix et un visage aux publics de la Nuit".
"Le public est le chaînon manquant du débat qui reste cantonné entre les professionnels de la Nuit (organisés en réseaux ou en syndicats), les institutions et certains riverains hostiles à la vie nocturne", explique le Collectif pour l'élection du Maire de la Nuit à Paris dans un communiqué."Le ou la Maire de la Nuit n'aura pas de réalité institutionnelle, mais il ou elle tirera du dispositif électif une forme de légitimité morale incontestable",
précise le document.
L'édile "devra être à l'écoute de l'ensemble de ses "administrés noctambules", force de proposition sur des sujets tels que la prévention ou la médiation".
Les intéressés peuvent envoyer leurs candidatures jusqu'à la fin du mois de septembre.
Les élections auront ensuite lieu en deux tours: un premier tour sur Facebook en octobre, et un deuxième, le 9 novembre, dans des lieux parisiens de la vie nocturne où seront installés des bureaux de vote.
"Si l'organisation d'une élection en dehors de tout cadre officiel s'apparente forcément à une forme de pied de nez, il ne s'agira pas non plus d'une farce ou d'un simple simulacre. Par la précision de leur règlement et leur calendrier laissant une large place aux débats, ces élections seront un vrai temps réflexif et démocratique", indique le collectif.
L'élection d'un "maire de la nuit" s'inspire d'une initiative lancée à Amsterdam en 2003. En France, Nantes, Lille et Toulouse éliront également leur édile nocturne à l'automne.
En juillet, la candidate PS à la mairie de Paris Anne Hidalgo avait proposé la création d'un poste de maire-adjoint en charge de la nuit. Le parti radical de gauche a également inclus l'idée d'un maire de la nuit dans son programme pour les municipales.
En 2010, les professionnels de la nuit parisiens avaient tiré une sonnette d'alarme lors d'"états généraux" organisés par la Ville, expliquant craindre que la Ville lumière ne se transforme en "capitale européenne du sommeil".