Très connu dans le milieu associatif et sportif, Mamadou Magassouba, éducateur, tué d'une balle dans la tête, avait été retrouvé mardi à Sainte-Geneviève
dans l'Oise, dans un fossé en bordure d'une route.
Dans un communiqué de Jacqueline Rouillon, Maire de Saint-Ouen, annonce l'organisation d'une marche blanche en mémoire de l'éducateur mort tragiquement. Elle partira de la mairie de Saint-Ouen pour se rendre à la cité Salvador-Allende où il vivait.
« A l'initiative de la famille, de proches et d'amis, une marche blanche est organisée ce vendredi 13 septembre, à Saint-Ouen. Elle fait suite à l'émotion collective très importante suscitée par la mort tragique d'un habitant de notre ville, Mamadou Magassouba, très connu du milieu associatif et sportif.
Dans cette épreuve que traverse la famille de Mamadou Magassouba, nous voulons lui témoigner notre amitié, notre solidarité et notre soutien". Aujourd'hui notre rôle, celui de tous les habitants, est de tout mettre en œuvre pour contribuer à l'apaisement et au respect qu'imposent la douleur et le deuil de la famille. »
La maire et des élus de la municipalité participeront à cette marche, aux côtés de la famille, de ses amis et proches, de voisins et de nombreux jeunes.
Rappel des faits
L'homme en garde à vue depuis dimanche dans l'enquête sur la disparition d'un éducateur spécialisé de Seine-Saint-Denis a reconnu l'avoir tué, expliquant son geste par un différend financier.
Le suspect, originaire comme la victime de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), où des membres de leurs familles respectives sont élus au conseil municipal, a été mis en examen jeudi soir pour assassinat, a indiqué cette source judiciaire. Cet homme de 38 ans, un ancien collègue et proche de la victime qui lui avait prêté une forte somme d'argent qu'il n'arrivait pas à rembourser, selon une source proche du dossier, devait ensuite être présenté à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen. Le parquet a requis son placement en détention provisoire.
Alors qu'il avait longuement nié être le meurtrier, il a reconnu mercredi soir avoir "pété un câble" après avoir subi, dit-il, un "harcèlement" sans répit depuis
2009 de la part de Mamadou Magassouba, qui lui avait prêté plusieurs dizaines de milliers d'euros pour ouvrir un commerce. Pressé de rembourser, alors que son ancien ami aurait selon ses dires menacé de s'en prendre à sa famille, il dit avoir agi sans préméditation alors qu'il le conduisait dans l'Oise pour affaires, utilisant d'ailleurs un vieux fusil de chasse que Mamadou Magassouba lui avait demandé de garder.
L'éducateur, tué d'une balle dans la tête, avait été retrouvé mardi à Sainte-Geneviève dans l'Oise, dans un fossé en bordure d'une route. Ce quadragénaire, qui a travaillé ces vingt dernières années dans différentes villes de Seine-Saint-Denis en tant qu'éducateur ou animateur sportif et qui pratiquait la boxe à un haut niveau, avait disparu le 30 août sans laisser de nouvelles. C'est son frère qui avait alerté la police le 2 septembre.
Le meurtrier présumé est issu d'une fratrie de neuf enfants. Son frère Abdelhak Kachouri est adjoint PS au maire de Saint-Ouen, chargé des questions de sécurité, et vice-président du conseil régional d'Ile-de-France. Il souhaite se présenter comme candidat du PS à la mairie de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) lors des élections municipales de mars prochain.
Un membre de la proche famille de la victime, Mamadou Keita, est lui conseiller municipal EELV à Saint-Ouen et ancien candidat aux législatives de 2012 pour le parti écologiste.
La maire communiste de Saint-Ouen, Jacqueline Rouillon, a prévu de rencontrer en fin d'après-midi l'ensemble des élus municipaux pour faire le point de l'affaire.