L'évolution de la consommation de chocolat en France est très stable depuis 2008, le marché n'a pas chuté. Ce qui permet aux professionnels, réunis au Salon du chocolat, Porte de Versailles à Paris, de dire, qu'en temps de crise, le chocolat est une valeur refuge
La consommation de chocolat en France stagne ou reste stable, selon qu'on soit pessimiste ou optimiste, depuis le début de la crise, en 2008. Le secteur prévoit une hausse du marché de plus ou moins 1% en 2013.
Sur 2013, les ventes devraient progresser de plus ou moins 1%" mais il faudra attendre de voir comment se passent les fêtes de fin d'année, qui représentent 10% de la consommation de chocolat, pour affiner ces prévisions.
Néanmoins, le marché français reste en deçà de la croissance du marché mondial (+2%), selon des données communiquées par le chocolatier industriel français Cémoi. Et pour lui, ce sont les marchés nord-américain et asiatique qui présentent des potentiels de croissance, le marché européen étant arrivé à maturité.
En Europe, les Français restent d'ailleurs de petits consommateurs de chocolat, avec 6,3 kilos par an, loin derrière les Allemands (plus de 11 kilos), les Britanniques (près de 10 kilos) ou les Danois (8,5 kilos), selon des chiffres des Douanes de 2010, rapportés par Cémoi. Mais les professionnels se rassurent, ajoutant que le consommateur français est à part, "c'est un gourmet, un consommateur raisonnable" davantage porté sur "des produits assez qualitatifs".
Le Salon du chocolat, qui se tient à Paris du mercredi 30 octobre au dimanche 3 novembre, se la joue régressif. Outre ses vertus d'anti-dépresseur, le salon met en avant le côté "réconfortant" du chocolat, "comme l'était le doudou de notre enfance". Un espace est dédié au "goûter de notre enfance". Et des talents de la pâtisserie partageront leur "madeleine de Proust": "les recettes de sucettes version chocolat" par le pâtissier Laurent Duchêne ou "le p'tit beurre de mon enfance" par le chocolatier Vincent Guerlais.
"Nous avons besoin de réconfort. Il suffit d'ouvrir les journaux pour le comprendre!", dit Rémy Lucas, sociologue de l'alimentation. "Les moyens de se faire plaisir ne sont pas si nombreux", rappelle-t-il en citant les voyages, la météo, l'amour: "C'est quand même vachement plus simple de prendre un morceau de chocolat!"
"Le chocolat ne nous a jamais trompé ou fait défaut. Cette saveur nous est fidèle, nous accompagne depuis toujours. Quand on en a besoin, elle est là", ajoute le sociologue, qui lit dans les envies de pâte à tartiner et de Bounty revisité le "besoin d'une pause bonheur, d'une douceur régressive, de se mettre dans l'état d'un enfant".