L'agence de publicité BETC, qui va s'installer en Seine-Saint-Denis dans un bâtiment longtemps désaffecté et devenu un haut lieu du graff en région parisienne, a décidé de conserver ce patrimoine et de le rendre accessible en ligne.
Depuis 2006 et jusqu'au début des travaux, le bâtiment des douanes de Pantin était devenu le point de ralliement des artistes de rue. Un véritable Palais des graffeurs.
Au total, 20.000 mètres carrés d'entrepôts désaffectés aux murs recouverts de tags. En découvrant les lieux, l'agence de publicité BETC, une filiale d'Havas, a décidé de conserver ce patrimoine artistique. Et pour mener à bien l'indispensable réhabilitation du bâtiment et sa transformation en siège de l'agence, BETC, qui avait le choix entre conserver sur place les oeuvres en les utilisant comme décor de ses futurs bureaux, ou leur trouver un lieu d'exposition physique, a donc choisi de construire un magnifique site internet, accessible à tous depuis le mardi 17 décembre 2013. Un choix qui a d'abord permis de protéger la quasi totalité du fond, ce qui, pour des questions de place ou d'accès, n'aurait pas été possible autrement dans une telle proportion.
Au total, 5.200 photos des lieux ont été prises, puis intégrées dans un modèle 3D développé par Google, qui propose déjà le même genre de visite dans des musées et des monuments.
Résultat, le site www.graffitigeneral.com permet de se déplacer comme dans un jeu vidéo dans les étages de cet entrepôt construit en 1929 au bord du canal de l'Ourcq. Des zooms sont possibles sur certaines oeuvres, dont les auteurs ont été retrouvés et les travaux documentés.
Parmi les oeuvres distinguées, des insectes à la bombe noire d'Itvan Kebadian ou encore la tête de M. Chat, de Thomas Vuille. En plus du site internet, l'agence compte sauver de la destruction quelques portes, fenêtre et pans de murs tagués, qui pourraient plus tard être exposés.
Les lieux de l'ancien bâtiment des douanes de Pantin sont désormais clos. Les pelleteuses s'activent face à l'imposant monument en béton ceint de coursives. Seule la structure sera préservée. Le reste doit être totalement réhabilité pour abriter, d'ici deux à trois ans, l'essentiel des salariés de la première agence de pub française, qui emploie à l'heure actuelle 700 salariés.