Mardi 7 janvier, Charles Beigbeder a présenté ses listes pour les élections municipales à Paris. Des listes qu'ils présentent comme complémentaires de celles de NKM et non dissidentes. Qui sont les personnes autour de lui ?
25 aôut 1944. Du haut du balcon de l'Hôtel de Ville, De Gaulle proclame la libération de Paris.
7 janvier 2014. Sur le parvis de l'Hôtel de Ville, quelques mètres plus bas, Charles Beigbeder pose avec ses camarades de la liste "Paris libéré". Il promettait des candidats dans tous les arrondissements de Paris. Son pari est à moitié réussi. Autour de son panache appollonien, il y a du monde, mais cela manque un peu de poids politique.
Revue d'effectifs des "compagnons de la libération" du beau Charles qui attend d'être grand.
Géraldine Poirault-Gauvin (15 ème)
C'est la seule conseillère de Paris autour de lui. Elue du XV ème, elle avait annoncé sa candidature dissidente en décembre sur France 3 Ile de France. C'est une copéiste, comme Beigbeder. Pendant la primaire UMP, elle avait soutenu Pierre-Yves Bournazel alors que Beigbeder soutenait Jean-François Legaret. Son alliance avec Beigbeder est cohérente avec le combat qu'elle mène contre ce qu'elle appelle "les barons parisiens", parmi lesquels elle range Philippe Goujon, maire du 15 ème. Mais son inimitié avec le député de Paris existait bien avant l'arrivée de NKM dans la capitale. Elle a sa petite implantation dans le XV ème, même s'il est difficile de mesurer son poids électoral. 2,5 % selon un sondage Ifop réalisé à la mi-décembre. Mais elle venait d'entrer en campagne. Elle donne néanmoins un peu de poids politique aux listes Beigbeder.
Serge Federbush (10 ème)
Au micro dans l'ambiance surchauffée du Café de la Marguerite, c'est le plus à l'aise. Serge Federbusch a toujours quelquechose à dire et à écrire sur son blog Delanopolis, où comme son nom l'indique, il tire à boulets rouges sur l'actuel maire de Paris. Federbusch, c'est la prise de guerre de l'UMP en 2008. C'est alors un transfuge du PS, ancien fonctionnaire de la ville, qui est n°2 sur la liste du X ème. Considéré comme incontrôlable par les cadres de l'UMP, il n'avait pas vraiment été remercié par la suite de son engagement. En 2010, il avait tenté en vain de présenter une liste aux élections régionales. En 2012, il s'est présenté aux législatives dans le X ème mais n'a obtenu que 0,47% des voix, (soit 197 votes). Pas vraiment implanté dans l'arrondissement. Il a mené le combat contre l'aménagement de la Place de la République ou la création d'une salle de shoot en organisant une votation citoyenne. Très au fait des dossiers de parisiens, il sera l'arme de Beigbeder contre Anne Hidalgo.
Jacky Majda (3 ème)
Ce professeur traîne depuis longtemps dans les sphères centristes de la capitale avec une ambition qui n'a jamais été récompensée. Il s'est fait connaître en voulant conduire la liste MoDem aux élections régionales de 2010. Ensuite, il a souhaité présider la fédération MoDem de Paris. Sans plus de succès. Il a rejoint l'UDI à sa création et espérait faire partie des listes dans le 3 ème arrondissement. Sans réussite non plus. Aux côtés de Charles Beigbeder, il veut incarner le militantisme local contre le parachutage de la candidate UMP Marie-Laure Harel. Il représente aussi l'UDI alors que les dissidents UDI du "Renouveau pour Paris",regroupés autour de Valérie Sachs n'ont pas pour l'instant souhaité rejoindre Charles Beigbeder. Un de leur partisans était présent au café de la Marguerite pour observer. Les discussions sont toujours en cours.
Sandra Fellous (4 ème)
Cette militante du IV ème arrondissement appartient au MoDem. Elle avait été candidate aux législatives en 2012 (3,2%) et avait appelé sans hésitation à voter pour l'UMP Pierre Lellouche au second tour. MoDem de droite, elle rejoint Charles Beigbeder pour protester contre la fait qu'il n'y ait pas de centristes sur les listes du centre de Paris (en l'occurence, elle) alors que des MoDem de gauche (ayant voté Hollande en 2012) sont sur les listes ailleurs. Elle permet à Charles Beigbeder d'élargir la palette politique de ses soutiens mais il est difficile d'évaluer son implantation locale.
Ariane Cerrutti (20 ème)
Ariane Cerrutti n'est pas élue à Paris mais elle a un poids politique local. Elle est déléguée UMP de la 15 ème circonscription, qui englobe une majeure partie du XX ème arrondissement. A ce titre, elle espérait la tête de liste. Nathalie Kosciusko-Morizet a préféré parachuté Athanase Périfan, élu du 17 ème. Dans le XX ème, la situation est particulièrement complexe, puisqu'un UDI, Raoul Delamare, réclame aussi la tête de liste. Tellement complexe, que le XX ème est le seul arrondissement, où il n' y a pas d'accord entre l'UDI, le MoDem et l'UMP. Dans les états-majors, on se laisse jusqu'au 31 janvier. Sinon tout le monde partira dans son coin, sous ses propres couleurs.
Sans faire injures à tous ces gens, qui militent dans leurs arrondissements, ils ont un poids politique très faible. Aussi, Charles Beigbeder met en avant ses soutiens issus de la société civile. Ils espèrent néanmoins de prochains ralliements venus du conseil de Paris. Les dissidents de l'UDI et aussi des élus UMP.
David Alphand, dissident historique de Claude Goasguen dans le XVI ème, était présent au café de la Marguerite, mais parmi les journalistes. "Comme observateur", précise-t-il. Il a trouvé la démarche interessante et salue des propositions comme la baisse des impôts, mais il n' a pas encore pris de décision.