Dix personnes ont été mises en examen, soupçonnées d'avoir organisé ou utilisé une filière de mitrons clandestins venant de Tunisie pour travailler dans des boulangeries françaises, à Paris et au Havre
Un réseau qui s'était spécialisé dans le travail dissimulé de clandestins tunisiens dans des boulangeries tenues par des ressortissants tunisiens ou d'origine tunisienne en région parisienne et en Haute-Normandie a été démantelé, indique le parquet de Lille dont dépend l'enquête.
L'enquête, ouverte en décembre 2013, a été menée par la direction centrale de la police judiciaire, l'office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers sans titre (Ocriest) et la police aux frontières.
"C'était des gens employés dans des conditions proches de l'esclavage. Le réseau mettait à disposition cette main d'oeuvre clandestine, et les utilisateurs étaient à la recherche de cette main d'oeuvre pas chère du tout et très laborieuse", explique le parquet de Lille, ajoutant que les enquêteurs ont remonté la filière en se basant notamment sur des dénonciations.
Les clandestins, au nombre de vingt, étaient employés dans quinze boulangeries au Havre, à Paris et en banlieue parisienne. Payés moins de 500 euros par mois, ils vivaient dans des logements insalubres au-dessus des commerces. La tête du réseau, était basée en Tunisie: l'homme proposait à de jeunes boulangers tunisiens des environs de Tataouine de les faire entrer illégalement en France, contre de l'argent, puis de les embaucher dans des boulangeries qui lui appartenaient et pour lesquelles il ne s'acquittait d'aucune déclaration fiscale.