La CGT et la CFTC clandestines appellent à la grève générale mais la distribution de gaz d’électricité et d’eau est maintenue. Les journaux collaborationnistes ne paraissent plus. Paris est paralysé.
18 août 1944 - Les résistants prisonniers à la prison de la Santé sont libérés sous contrôle de la Croix rouge. Dans la nuit, l’appel à la mobilisation et à l’insurrection de l’état major des FFI est placardé aux murs. Des combats ont lieu à Montreuil et à Vincennes. Un premier contact est pris à Rambouillet avec les avants gardes américaines.L’appel à l’insurrection était loin d’être évident. Alors que les troupes américaines sont encore à des dizaines de kilomètres, le rapport de force est totalement déséquilibré : moins de 2000 FFI susceptibles d’être armés, principalement de fusils et de pistolets, face à 20.000 allemands (4 régiments de soldats âgés et un bataillon de choc) et une cinquantaine de chars. Il faut éviter les combats classiques frontaux, harceler et empêcher les déplacements de l’ennemi. L’idée est d’ouvrir la route de la capitale aux alliés et de prendre appui sur la population. Une stratégie « populaire » qui est loin de faire l’unanimité au sein de la résistance. Certains craignent une guerre civile ou une répression féroce comme à Varsovie ou l’insurrection est en cours depuis le 1er août.
>> VIDÉO - 18 août 1944 (équipe : F.Malverde, N. Loncarevic, P.Gueneguan, L.Comiot ) :
A découvrir notamment, dans cette vidéo, notre interview de Charles Riondet, historien spécialiste du Comité Parisien de Libération. Il travaille aussi pour le Musée de la Résistance nationale installé dans un hôtel particulier du XIXe siècle à Champigny-sur-Marne, dans un parc baptisé du nom de Vercors. Les collections sont le fruit, depuis 1965, de plus de 2000 donations et de dépôts privés ou publics. Elles témoignent de l’histoire sociale française de 1929 à 1947 et représentent un ensemble unique sur la Résistance intérieure française par le nombre et la variété des pièces de toutes nature les constituant. Elles mettent en scène des milliers de résistants et de déportés français, immigrés, étrangers, anonymes ou célèbres. Le Centre de Conservation renferme une des collections majeures d’éditions clandestines et d’archives des organisations de la Résistance, le fonds photographique du journal " Le Matin ", mais également des œuvres artistiques comme des photographies de Robert Doisneau, le manuscrit original de Liberté de Paul Eluard ou des dessins et aquarelles de Boris Taslitzky.