Des artistes, dont les réalisateurs et acteurs de cinéma Mathieu Amalric, Josiane Balasko et Régis Warnier, ont demandé au gouvernement, dans une lettre publiée mardi, l'attribution de titres de séjour pour des coiffeuses africaines, qui accusent leur employeur d'exploitation.
Dans une lettre ouverte adressée aux ministres de l'Intérieur, du Travail et de la Justice, les artistes "exige(nt) la protection immédiate, notamment par l'obtention d'un titre de séjour, des salariés qui occupent le salon de coiffure du 57 boulevard de Strasbourg" à Paris (Xe arrondissement) et "de tout mettre en oeuvre pour lutter contre cet esclavage moderne qu'est l'exploitation de travailleurs sans-papiers".
Une vingtaine de salariées de ce salon, originaires de la Côte d'Ivoire, de la Guinée, du Nigeria ou du Mali, sont en grève depuis le 22 mai pour protester contre leurs conditions de travail. Elles ont obtenu début juin, avec l'appui de la CGT, des contrats de travail.
Après que leur employeur a déposé le bilan le 8 juillet, elles ont porté plainte pour "traite d'êtres humains, faillite frauduleuse et travail dissimulé". Elles occupent également les locaux du "57" depuis le 24 juillet. Elles affirment avoir été payées "à la tâche" (ce qui est illégal) près de 400 euros par mois en travaillant 7 jours sur 7, de 9h à 23h.
Elles dénoncent également les pressions qu'elles reçoivent d'autres gérants de salons voisins et affirment qu'"une mafia dirige (le quartier) Château d'Eau". Parmi les principaux signataires de cette lettre figurent Mathieu Amalric, Josiane Balasko, Jeanne Balibar, Laurent Cantet, Thomas Gilou, Romain Goupil, Nils Tavernier et Régis Warnier.