Les pilotes d'Air France poursuivent la grève ce week-end. La situation semble bloquée. Ils ont demandé la nomination d'un médiateur. Une médiation refusée par le gouvernement. Si vous devez vous envoler d'un aéroport parisien, vérifiez auprès d'Air France que votre votre vol ne soit pas annulé.
Le point sur la situationLe SNPL (principal syndicat de pilotes) d'Air France ont exigé la nomination "sans délai d'un médiateur indépendant". "Les propositions faites par la direction d'Air France ne répondent pas aux préoccupations de la profession", explique le syndicat dans un communiqué, vendredi 26 septembre. "En signe d'apaisement", le SNPL "sera prêt à lever le conflit dès la nomination de ce médiateur", ajoute le syndicat, après douze jours de grève.
La réponse du gouvernement ne s'est pas fait attendre. Quelques minutes après la demande des pilotes, Matignon a rejeté l'idée de nommer un médiateur, jugeant qu'une solution de sortie du conflit est déjà "sur la table".
"La négociation est arrivée à son terme"
"Les médiations sont utiles lorsque le dialogue social n'a pas lieu. Dans le cas d'Air France, il a eu lieu. Depuis 12 jours la négociation a été intense, des avancées ont été faites par la direction. La négociation est maintenant arrivée à son terme. Une solution de sortie du conflit est sur la table, aux pilotes de s'en saisir. Il n'y a pas lieu de relancer une nouvelle négociation avec un médiateur. Chacun est maintenant face à ses responsabilités", a fait savoir le cabinet du Premier ministre, Manuel Valls, dans une déclaration à l'AFP.
Le bras de fer
Un peu plus tôt dans la soirée, la compagnie aérienne a annoncé avoir proposé aux syndicats de pilote un plan de "sortie de crise" sur la base inchangée de son projet Transavia France, la filiale low cost hexagonale. La direction proposait de maintenir la nécessité d'employer les pilotes "aux conditions d'exploitation et de rémunération de Transavia France, afin de garantir la compétitivité de cette dernière ainsi que son développement ". Les pilotes craignent de voir leur statut Air France (avantages au comité d'entreprise, couverture santé, temps de récupération plus longs) fondre au profit de celui proposé chez Transavia, moins avantageux. Les pilotes ont proposé un protocole de sortie de crise. Dans ce protocole, "les pilotes font de grosses concessions en acceptant les conditions de travail de Transavia, mais demandaient en échange un contrat de travail unique", a expliqué le porte-parole du syndicat, Guillaume Schmid.
Le point sur le trafic
Samedi, la compagnie a prévu d'assurer plus d'un vol sur deux, une légère amélioration par rapport à la veille (48%). Vendredi, les taux d'annulation sont restés très élevés à Marseille (85%), Toulouse (84%), Nice (69%) ou Roissy (près de 50%), contrairement à Rennes (25%).
Suite du conflit?
Le préavis de grève court jusqu'au mardi 30 septembre inclus. Le syndicat a affirmé samedi travailler à "une contre-proposition" et a prévenu qu'à défaut de reprise rapide des négociations, il serait amené à prolonger l'appel à la grève.