170 bébés tortues étoilées de Madagascar, une espèces très prisée par les collectionneurs pour ses motifs de carapace uniques, ont été saisis par les douanes françaises, à l'aéroport de Roissy.
170 tortues Astrochelys radiata, une espèce en danger critique d'extinction, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), venaient
de Madagascar. Selon les Douanes Françaises, elles étaient destinées au Laos.
Les tortues, des bébés tortues étoilées, étaient dissimulées dans les doubles fonds de caisses qui contenaient des concombres de mer. Elles étaient enveloppées de scotch. Une technique de dissimulation qui s'apparente à celles utilisées pour les trafics de stupéfiants.
Le transport de spécimens de cette espèce très menacée et protégée par l'annexe 1 de la Convention de Washington est totalement interdit, sauf permis spécial. Une telle saisie est très rare.
Sur les 170 animaux saisis le dimanche 14 décembre, 15 avaient succombé du fait de "conditions de transport particulièrement inadaptées", précisent les douanes. Les survivants ont été remis à une association spécialisée, le Village des tortues à Gonfaron (Var).
« On les a mis au chaud et on les a baignés dans un produit désinfectant », raconte le directeur de ce centre, Bernard Devaux. « Les tortues ont manqué d'eau, mais il faut les réhydrater doucement pour éviter un nouveau choc ».
Les tortues juvéniles, magnifiques mais très fragiles, avec chacune un motif de carapace différent, sont dans un premier temps nourries de fanes de radis et d'herbes sauvages. On pourra ensuite leur donner des fruits de leur pays, comme de la mangue, selon Bernard Devaux. Au printemps, elles seront assez solides pour êtres présentées, en extérieur, aux visiteurs du Village.
Trop jeunes, avec leur poids de 20 g et leur 3 à 4 cm de diamètre, pour supporter immédiatement un deuxième vol transcontinental, ces tortues pourraient cependant, après quelques années de convalescence, retourner à Madagascar selon le directeur du centre.
Egalement appelés "tortues radiées", ces herbivores, qui vivent normalement dans les forêts sèches du sud de Madagascar, peuvent vivre 100 ans. Mais ils sont aujourd'hui proches de l'extinction. Selon les spécialistes de l'UICN, ces tortues pourraient avoir totalement disparu d'ici une quarantaine d'années.
« Elles sont considérées comme les plus belles tortues de la planète. On les voit en vente à 10.000 dollars à New York ou à Tokyo, et la pression s'accroît car les riches Chinois aussi se mettent à la terrariophilie » raconte encore Bernard Devaux, selon qui entre 30 000 et 50 000 de ces tortues sont ainsi pillées dans la nature chaque année.
Dans cette affaire, que les douanes qualifient de "saisie sèche", c'est à dire sans la possibilité de pouvoir procéder à des interpellations, il est malheureusement peu probable qu'il y ait des suites judiciaires.