Un mois après l'attaque des locaux de Charlie Hebdo, un acte terroriste a endeuillé la capitale danoise. Une fusillade a éclaté lors d'un débat intitulé "Art, blasphème et liberté", elle a fait une victime et trois blessés. A Paris, les membres de l'hebdomadaire réagissent.
Joint par l'AFP, l'ambassadeur de France au Danemark François Zimeray a décrit un assaut brutal. "Ils nous ont tiré dessus de l'extérieur. C'était la même intention que (l'attaque contre) Charlie Hebdo sauf qu'ils n'ont pas réussi à entrer", a-t-il déclaré, alors qu'il se trouvait encore sur les lieux une heure après l'attentat. L'attaque par deux jihadistes français contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, le 7 janvier à Paris, a fait 12 morts. Les assaillants avaient pénétré dans la salle de rédaction et y avaient ouvert le feu, avant de tuer un policier dans leur fuite.
À Copenhague, "intuitivement je dirais qu'il y a eu au moins 50 coups de feu, et les policiers ici nous disent 200. Des balles sont passées à travers les portes et tout le monde s'est jeté à terre", a raconté l'ambassadeur de France.
Paris a immédiatement condamné "avec la plus grande fermeté" cette "attaque terroriste" François Hollande a exprimé à la Première ministre danoise "toute la solidarité de la France dans cette épreuve". Les réactions ont été rapides et nombreuses. L'attention se porte à nouveau sur Charlie Hebdo cible des derniers attentats. Quelques membres de sa rédaction ont réagi.
Dans le Parisien, Laurent Léger, journaliste à Charlie Hebdo et survivant de la tuerie du 7 janvier déclare : " Malheureusement on s'attendait à d'autres tentatives d'intimidation, à d'autres attaques contre la liberté d'expression. Et on sait que ça va continuer." Il ajoute, "La réaction doit être collective. Il faut bien expliquer qu'en publiant des caricatures du Prophète, il ne s'agit absolument pas d'offenser quiconque mais juste de s'exprimer conformément à ce que le droit permet."
Dans le Journal du Dimanche, pour le rédacteur en chef de Charlie Hebdo Gérard Biard, cette fusillade s'inscrit "dans la continuité de ce qui s'est passé à Paris." "Ces activistes s'attaquent à tous les lieux de dialogue, ce qu'ils refusent profondément." "Leurs idées sont totalitaires. Ils font régner leur ordre selon une stratégie définie, en misant sur la peur. Cela souligne une fois de plus l'aspect politique du problème." Evoquant le contenu du prochain, il déclare
"On va encore être obligés de parler de ça . Et on va encore nous dire que c'est notre obsession. Ce n'est pas la nôtre, c'est la leur."
Patrick Pelloux, chroniqueur de Charlie Hebdo, a lui déclaré à l'AFP ,"On se sent tous Danois ce soir", il a ajouté "C'est affreux parce que c'est un mois après les attentats à Paris, cela fait ressortir toute la tristesse".