Le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) "a prononcé la liquidation de MoryGlobal", qui emploie 2.150 salariés en France, "avec poursuite d'activité jusqu'au 30 avril".
L'administrateur judiciaire a été chargé de "mener à bien les consultations avec les organisations syndicales" et de "procéder aux licenciements des salariés" de l'entreprise, fondée en 2014 sur les cendres de Mory Ducros, ancien numéro deux français de la messagerie, a précisé le tribunal.
"C'est un jour noir", a commenté le président du tribunal après avoir rendu sa décision. Ce jugement acte le licenciement de l'ensemble des salariés du transporteur de colis, fondé en 2014 sur les cendres de Mory Ducros, ancien numéro deux français de la messagerie.
Durant un mois, l'administrateur judiciaire sera chargé de "mener à bien les consultations avec les organisations syndicales" et de "procéder aux licenciements des salariés" de l'entreprise, selon le tribunal. "Pendant cette période d'un mois, on va se battre pour consolider le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi, ndlr)", a expliqué à l'issue de l'audience Me Thomas Hollande, avocat du comité d'entreprise de MoryGlobal et fils du président François Hollande.
"L'objectif, c'est qu'ils puissent obtenir les mêmes conditions de départ que leurs collègues qui sont partis il y a un an" après la faillite de Mory Ducros, a poursuivi Me Hollande. Ces indemnités, "les salariés sont en droit de les obtenir, vu tout ce qu'ils ont donné à l'entreprise".
L'annonce du placement en liquidation judiciaire du transporteur a été accueillie par des cris et des huées de plusieurs dizaines de salariés rassemblés à l'extérieur du tribunal. "Y en a marre!", "on va tout casser!", ont-ils notamment crié. "On est écoeurés. On a été roulés dans la farine pendant des années", a dit à l'AFP Mourad Ben Kraouda, 53 ans, employé de la société Mory depuis 35 ans. "C'est une histoire qui se termine. Mory avait près de 200 ans", a ajouté, ému, Jean-Claude Hacquard, délégué CGT. "C'est un coup de massue pour tous les salariés qui vont perdre leur travail. On ne sait pas comment on va être accompagnés", a-t-il ajouté.
Pour Michel Ariba, responsable FO, "le combat des salariés va se poursuivre" pour obtenir "un PSE digne de ce nom". "Tant qu'on n'a pas les indemnités supplémentaires pour le préjudice subi, on reste dans les agences", a-t-il assuré. Les syndicats seront à nouveau reçus jeudi à 17H00 au ministère des Transports. Ils exigent que la vente des actifs du groupe (agences, marchandises stockées, véhicules, etc.) serve en priorité au financement du plan social.