Deux hommes se disant victimes de fausses ventes judiciaires à Paris et Bobigny ont porté plainte et accusent des gendarmes de complicités.
Les deux hommes, âgés de 35 et 43 ans, affirment qu'un escroc leur a fait miroiter de belles affaires immobilières sur des biens saisis par la justice, à condition de lui remettre une partie de la transaction en cash.
Des rendez-vous auraient été organisés, aux palais de justice de Paris et de Bobigny, entre l'intermédiaire accusé d'être un escroc, des vendeurs et des hommes présentés comme des avocats. Dans la plainte, l'une des deux victimes présumées dit avoir investi plus de 300.000 euros dans une transaction et avoir versé 10% en espèces à l'intermédiaire. Mais les ventes n'auraient pas eu lieu et les sommes versées ont disparu, affirment les deux plaignants qui situent les faits en 2012 et 2013 et disent avoir découvert par la suite que des gendarmes jouaient le rôle d'avocats lors des rendez-vous.
A l'appui de leur plainte, un enregistrement daté de début 2013. L'on y entend l'un des plaignants et un homme, présenté comme un gendarme de la section de recherches de Paris. Ce dernier reconnaît que des collègues se sont déguisés en avocats, portant la robe, pour participer à des discussions sur des ventes aux palais de justice de Paris et de Bobigny. Mais selon l'homme qu'on entend sur la bande, il s'agissait d'opérations d'infiltrations pour approcher de possibles voyous. Rien à voir avec une participation à une escroquerie, ajoute-t-il, se disant serein en cas d'enquête.
Les deux plaignants considèrent au contraire que les gendarmes ont tiré profit des malversations, qui n'auraient pu avoir lieu sans leur participation. Ils
visent plus précisément l'un d'entre eux, qui a changé de poste depuis les faits.
La plainte a été déposée pour "faux, escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs et usurpation de titre".