Une association compte prochainement déposer une nouvelle plainte visant à dénoncer la pollution de l’air, responsable de "42 000 décès prématurés par an" en France, après le classement sans suite d’une première enquête.
Cette pollution "cause de nombreuses maladies respiratoires et cardiovasculaires, ainsi que des cancers des poumons, dont l’impact a été évalué pour la France entière à 42 000 décès prématurés chaque année", selon un communiqué d’Ecologie Sans Frontières.
"Économiquement, des études commencent à montrer que la pollution de l’air engendre des coûts de dizaines de milliards d’euros. Il y a 750 000 journées d’arrêt de travail liés à la pollution de l’air, a renchéri le vice-président de l’ONG, Nadir Saïfi.
Une enquête préliminaire ouverte en mars 2014
Une plainte initiale, démarche inédite, avait donné lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire en mars 2014. Mais celle-ci vient d’être classée par le parquet de Paris, une décision "décevante, incompréhensible et inquiétante pour les générations futures", selon Nadir Saïfi. "Puisque le parquet paraît ne pas vouloir inquiéter les principaux responsables de la pollution, nous allons nous constituer partie civile devant le juge d’instruction", a annoncé ESF.
Selon l’association, le parquet "ne disconvient pas" de l’"impact catastrophique sur la santé publique" de la pollution, mais "son enquête a tourné court dès qu’il s’est agi d’en rechercher les responsables".
L’association concède "que les sources de la pollution sont multiples", "mais cette complexité ne dilue pas la responsabilité de chacun au point de la faire disparaître: plusieurs auteurs peuvent être responsables de la même infraction."
"Ce que ESF a voulu dénoncer et surtout faire cesser, c’est l’impunité dont bénéficient les pouvoirs publics français dans leur carence délibérée à traiter ce problème majeur de santé publique", dénonce-t-elle.
Une enquête qui s'appuie sur le lien entre la pollution de l'air et plusieurs maladie respiratoires
L’enquête préliminaire du parquet avait été ouverte pour "mise en danger d’autrui" en mars 2014. La plainte avait été déposée à un moment où Paris et plusieurs régions françaises connaissaient des pics de pollution tels que la capitale avait décidé l’instauration de la circulation alternée pour la première fois depuis 1997.
La plainte s’appuyait sur le lien toujours plus précis établi par la science entre la pollution de l’air et certaines maladies comme l’asthme, les bronchiolites ou des cancers.